WANG Xizhi est le plus célèbre des calligraphes chinois à tel point que de nombreuses histoires circulent sur sa vie. Réelles, romancées ou total légendes ? Toujours est-il que l’histoire des éventails de la vielle femme, racontée dans ce livre pour enfant (et amoureux des belles choses), est une des plus célèbres.
L’histoire
C’est une belle journée dont le peintre s’apprête à profiter lorsqu’il croise Laolao, une vendeuse d’éventails dont le stock ne s’écoule pas alors qu’elle a besoin de l’argent pour nourrir son petit-fils. L’artiste lui achète son stock, calligraphie chaque éventail et lui cède à nouveau le stock. Incrédule, la veille femme refuse de croire que ces « vilaines taches noires » vont lui rendre service. Ensemble, ils vont au marché et là, la marchande constate que ses éventails, marqués de phrases poétiques par le célèbre calligraphe, se vendent comme des petits pains ! Le petit-fils aura non seulement à manger mais pourra faire des études.
S’il aime son ouvrage, il apportera de la joie aux gens. Il ressentira cette joie comme une belle récompense dans sa vie.
WANG Xizhi, parlant du petit-fils
Le livre se termine par une page sur Wang Xizhi et la calligraphie à son époque, ainsi que quelques notes sur l’auteur et l’illustrateur.
Le livre
Tout est beau dans ce livre. Les dessins de Nicolas Jolivot, qui évoquent si bien le trait calligraphique, le fond des pages, qui donnent l’illusion d’une texture au papier, les décors discrets sur chacune des pages, etc. Mais aussi le fond, rédigé par Chun-Liang Yeh, qui parle de générosité mais aussi de simplicité, d’entraide.
Wang Xizhi
Wang Xizhi était un grand lettré de la Chine du IVe siècle, au moment où la calligraphie prend tout son essor. Le « prince des calligraphe« , tel qu’il est parfois appelé, a développé un style cursif très libre et très inventif qui a fait l’admiration de ses contemporains. Sa notoriété ne s’est pas démentie à travers les siècles. Il ne nous reste, hélas, que des copies de ses œuvres mais pas les originaux de sa main.
Je découvre l’opération « Donnez à lire ». L’idée, c’est d’acheter à votre libraire indépendant un livre jeunesse que le Secours Populaire offrira à un enfant ayant peu accès à la lecture.
J’aime les livres et j’aime encore plus les livres pour enfant et j’ai eu envie d’orienter mon choix vers un livre sur l’art. Je suis donc aller faire quelques repérages et voici les livres qui me tentent …et pourrait vous tenter aussi !
(Bon, il y a un risque que je prenne deux exemplaires pour en avoir aussi un pour moi :p )
Le tour de force de ce livre est de s’adresser aux tout-petits et de soulever des points qu’on aurait pu me proposer comme axe de réflexion lors de mes études d’histoire de l’art 😀
Ce côté, finalement assez anecdotique mis à part, ce livre propose des images issues d’œuvres d’art adaptées aux bébés, classées par couleur et avec des formes très variées.
Plus que de découvrir l’art : créer soi-même ! Grâce à des autocollants repositionnables, l’enfant peu créer ses propres tableaux en regard de l’original. Le côté ludique est relayé par les formes colorées, contrastées des tableaux de Sonia Delaunay qui devraient réjouir l’œil des plus petits.
Sylvie Delpech et Caroline Leclerc À partir de 3 ans 7,50 € Édition Palette
Où est passée Rainette ?
À travers l’histoire de la malicieuse Rainette, on se promène dans le jardin de Giverny et dans les tableaux de Claude Monet. D Les illustrations sont des évocations de l’art de Monet, pas les toiles du maître reproduites.
Le classique abécédaire, mais avec des images d’œuvres d’art ! Cela paraît si évident maintenant (et bien sûr ça n’est pas le seul).
Celui-ci est sobre, accessible aux petits et plein d’humour. Un exemple ? La lettre E, c’est « écouter » avec un portrait de Van Gogh dont l’oreille (coupée) et sous un bandage !
À partir de 5 ans (voir moins) 10,90 € Éditions Milan (pas plus visible dans leur catalogue en ligne. Dispo, par exemple, chez Les Libraires)
L’art pas bête
S’il y a bien un truc que j’aime, ce sont les questions « d’enfant ». Et si je mets des guillemets à enfant, c’est que parfois leurs questions nous renvoient, nous adultes, à nos propres interrogations …sans forcément de réponse 😀
À quoi ça sert l’art ? Pourquoi Picasso est-il connu dans le monde entier ? Combien ça coûte un tableau ? Qui a inventé l’impressionnisme ? Pourquoi il y a des chaises exposées au musée ? Et bien d’autres questions auxquelles je ne répondrais pas forcément facilement et dont les réponses m’intéressent.
Voici un très bel album : de belles illustrations, une belle histoire, des caractères chinois disséminés et un mini-documentaire dans un livre à déplier (jusqu’à un mètre de large).
Les deux paysages de l’empereur parlent de peinture, de création, de différence, de observation de la beauté…
De Chun-Liang Yeh et Wang Li À partir de 8 ans 18 € Éditions HongFei
Mes remerciements aux éditions HongFei Chez le même éditeur, voir aussi ma chronique sur Le Calligraphe
Le musée des jeux Tome 2
Quoi de mieux que des jeux pour faire découvrir l’art à un enfant ? Voici plus de 100 jeux réunis dans un livre autour parcourant l’art à travers les époques et les civilisations.
Le street-art a le vent en poupe et pourquoi pas commencer par l’un des premier street-artiste ? De l’anecdote de son nom à ses combats, le livre présente l’artiste et le courant.
De Rémi David, Coline Zellal et Ernest Pignon-Ernest 8,50 € À partir de 8 ans Éditions À dos d’âne
Le Cheval qui ne voulait plus être une œuvre d’art
Encore un peu d’humour mais aussi une réflexion sur les œuvres d’art dans cette BD se déroulant dans le musée du Louvre et dont le personnage principal est… un tableau de Géricault : Tête de cheval blanc.
À travers une fiction inspirée de l’incendie qui a ravagé, en 2018 le musée national de Rio de Janeiro, ce livre sensibilise à l’importance de la valorisation des œuvres et à ce qu’elles peuvent nous apporter à chacun et chacune individuellement.
Si le trait particulier de Jean-Michel Basquiat peut d’abord faire penser à l’enfance, ce livre là sera idéal pour les plus grands. Basquiat est un artiste passionnant, dont l’histoire, les combats, reflètent les difficultés et les injustices de notre époque.
Notez que le livre contient un petit pas-à-pas pour faire sa propre œuvre « à la Basquiat »
Ce n’est bien sûr qu’une toute petite sélection parmi les merveilles qui existent. J’aurai pu aussi vous parler d’Éclats de lune – sur la fabrication des pinceaux, de Dragons de poussière – qui parle de calligraphie, de Qu’est-ce qu’elle a donc cette Joconde – écrit par Vincent Delieuvin, grand spécialiste de Léonard de Vinci et conservateur au musée du Louvre, de En Chemin avec Matisse a qui le centre Beaubourg consacre une rétrospective actuellement ou encore du Chat de Gustave Klimt.
Confiez-le à votre libraire qui le donnera au représentant du Secours populaire
Le livre sera offert à un enfant accompagné par le Secours populaire
Et je rajouterai bien un 5e point : venez commenter ci-dessous pour nous dire quel livre vous avez finalement choisi 🙂
Mon choix (mise à jour – 29/10/20)
Je suis allée dans la chouette librairie Arborescence (Massy, 91) et j’ai finalement opté pour Eugène Delacroix aux éditions « Quelle histoire », les libraires m’ayant assuré que c’était une bonne collection, appréciée des enfants. J’étais ravie car j’ai toujours trouvé leurs illustrations adorables. Je suis donc passée en caisse et j’ai mis mon livre dans la boîte « Donnez à lire » 😉
Le Salon d’Art de Palaiseau, auquel je participe, accueille tous les jours des classes de primaire pour donner aux enfants une occasion de (leur) parler d’art.
Je me suis proposée pour faire l’un des accueils (suite…)