Un ami – avec qui je parle souvent d’Art/art, avec un grand ou un petit « a » – m’a prêté le livre de croquis d’Emmanuel Guibert, La Campagne à la mer.
J’ai beaucoup aimé ce livre. Il y a une forte adéquation entre la modestie dont il parle à propos des croquis dans son introduction et les pages du livre. En effet, on sent qu’il n’y a pas de prétention à « réussir », ni à éblouir quand on feuillette les pages qui sont en fait des pages de carnets de croquis. J’y vois plutôt l’envie de saisir l’instant, le plaisir d’essayer des trucs, ou encore la persévérance à creuser un thème (parce qu’il l’aimait particulièrement ou parce qu’il n’arrivait pas à trouver ce qu’il cherchait ?)
Ce que j’ai aimé y voir aussi, c’est la diversité graphique. Certes, ces croquis sont extraits de dix ans de carnets. Mais on y trouve tout de même beaucoup de styles graphiques différents et encore plus de variété de techniques (encre, crayon, peinture, pastels ?, aquarelle ?, parfois mélangés).
Tout cela rejoint tout à fait ma conception du carnet de croquis : un espace de liberté, de plaisir sans se poser de question, de lâcher-prise, de tests, de jeux, de partage.
« Et puis, le croquis, ça n’est pas intimidant. A vrai dire, il n’intimide ni celui qui le fait, ni celui qui le regarde.«
Manu Larcenet – auteur des BD Le Retour à la terre (avec Jean-Yves Ferri) et Le Combat ordinaire pour ne citer que celles que j’adore – s’est amusé pendant le confinement de 2020 (qu’est-ce qu’on s’amuse pendant le confinement) à faire un album autour de l’art.
Il a en effet repris des œuvres d’art dans lesquels il promène son personnage – à la première personne, si c’est lui qu’il a représenté, il n’est pas tendre avec lui-même !
Une petite phrase accompagne chaque illustration et c’est plein d’humour.
Magritte, Malevitch, Schiele, De Vinci, Pollock, Rubens, Piero della Francesca… accueillent Larcenet au cœur de leurs peintures et de leurs propres personnages – Marie, la maman vierge de [son] pote Jésus est souvent là.
Simple et rigolo, une bonne façon aussi d’aborder – et de (faire semblant de) désacraliser l’art ! Je vous le recommande.
« Chez Hopper, pas de problème, c’est hyper safe, stérilisé et tout. En revanche, on s’emmerde un peu. » Edward Hopper, Soleil dans une chambre vide (1965), collection privée« Quand je suis passée chez Rembrandt, le chef de file de l’école hollandaise, il rentrait d’Amsterdam chargé comme un mulet. » Rembrandt, La Parabole de l’homme riche (1627), Gemäldegalerie, Berlin« De la soirée chez Kandinsky, je ne vais pas mentir : je ne me souviens de rien. » Vassilly Kandinsky, Composition no VII (1913), Galerie Tretiakov, Moscou
Je vous laisse aller découvrir les autres !
Moi ça me donne bien envie d’un deuxième tome (bon, pas besoin de nous reconfiner pour de vrai, hein ! On connaît bien maintenant).
Confinement en œuvres, Manu Larcenet Éditions Les Rêveurs 13 novembre 2020 ISBN : 978-2-37894-101-7
J’ai donc voulu reprendre les fondamentaux du dessin et donc, entre autre, l’anatomie du corps humain. Si je ne suis pas débutante, j’ai quand même besoin des bases, du tout début. Il y a beaucoup (beaucoup !) de livres sur l’anatomie pour le dessin ; en voici déjà quelques-uns.
La collection Leonardo
On tombe parfois sur ce livre et d’autres de la collection – ou une rééditions – dans les vielles bibliothèque de nos grands-parents. Enfin… « livre »… ces sont plutôt des « fascicules ». Ils continuent à être édités et c’est une bonne chose.
Pour ma part, je trouve que ce sont de bonnes références à avoir sous la main pour apprendre, vérifier un point, progresser un peu.
En grand format mais que de quelques pages, ils sont pratiques et peu chers.
Pour l’anatomie du corps humain et les visages, je vous conseille :
Réédités de nombreuses fois, on le trouve chez différents éditeurs quand on les cherche d’occasion. Chercher la « Collection Leonardo ».
La figure humaine – Techniques académiques, Jon deMartin
Si vous cherchez quelque chose de plus complet mais qui part des bases et ne vous fait pas crouler sous les informations techniques, je vous conseillerais de jeter un œil à ce livre.
Il vous guidera dès les premiers pas et vous accompagnera ensuite jusqu’à un très bon niveau.
S’il peut être utile en complément d’un livre sur l’anatomie, pour aider à accompagner à l’étape suivante, il n’est pas adapté pour apprendre l’anatomie : pas assez d’explications, trop d’interprétation artistique …comme son titre l’indique.
On me la présenté comme étant « la bible » alors je le mets dans cette liste, mais il est difficilement trouvable maintenant. Ce livre est en effet très complet, très détaillé. D’ailleurs un peu trop, par rapport à mon niveau, mais très bien pour quelqu’un qui veut pousser plus loin. Barcsay était professeur à l’Université hongroise des Beaux-Arts et enseignait l’anatomie artistique à ses élèves.
Étant très complet, le livre est lourd et volumineux. Il ne semble plus être édité (éditions Jacques Fréal) mais peut se trouver d’occasion (cher).
Si vous préférez apprendre avec des vidéos, j’en ai listé quelques unes dans l’article Reprendre les bases du dessin. Vous pouvez aussi jeter un coup d’œil à mes cours de dessin.
WANG Xizhi est le plus célèbre des calligraphes chinois à tel point que de nombreuses histoires circulent sur sa vie. Réelles, romancées ou total légendes ? Toujours est-il que l’histoire des éventails de la vielle femme, racontée dans ce livre pour enfant (et amoureux des belles choses), est une des plus célèbres.
L’histoire
C’est une belle journée dont le peintre s’apprête à profiter lorsqu’il croise Laolao, une vendeuse d’éventails dont le stock ne s’écoule pas alors qu’elle a besoin de l’argent pour nourrir son petit-fils. L’artiste lui achète son stock, calligraphie chaque éventail et lui cède à nouveau le stock. Incrédule, la veille femme refuse de croire que ces « vilaines taches noires » vont lui rendre service. Ensemble, ils vont au marché et là, la marchande constate que ses éventails, marqués de phrases poétiques par le célèbre calligraphe, se vendent comme des petits pains ! Le petit-fils aura non seulement à manger mais pourra faire des études.
S’il aime son ouvrage, il apportera de la joie aux gens. Il ressentira cette joie comme une belle récompense dans sa vie.
WANG Xizhi, parlant du petit-fils
Le livre se termine par une page sur Wang Xizhi et la calligraphie à son époque, ainsi que quelques notes sur l’auteur et l’illustrateur.
Une des double pages du livre
Le livre
Tout est beau dans ce livre. Les dessins de Nicolas Jolivot, qui évoquent si bien le trait calligraphique, le fond des pages, qui donnent l’illusion d’une texture au papier, les décors discrets sur chacune des pages, etc. Mais aussi le fond, rédigé par Chun-Liang Yeh, qui parle de générosité mais aussi de simplicité, d’entraide.
Un détail d’une page du livre
Wang Xizhi
Wang Xizhi était un grand lettré de la Chine du IVe siècle, au moment où la calligraphie prend tout son essor. Le « prince des calligraphe« , tel qu’il est parfois appelé, a développé un style cursif très libre et très inventif qui a fait l’admiration de ses contemporains. Sa notoriété ne s’est pas démentie à travers les siècles. Il ne nous reste, hélas, que des copies de ses œuvres mais pas les originaux de sa main.
Je découvre l’opération « Donnez à lire ». L’idée, c’est d’acheter à votre libraire indépendant un livre jeunesse que le Secours Populaire offrira à un enfant ayant peu accès à la lecture.
J’aime les livres et j’aime encore plus les livres pour enfant et j’ai eu envie d’orienter mon choix vers un livre sur l’art. Je suis donc aller faire quelques repérages et voici les livres qui me tentent …et pourrait vous tenter aussi !
(Bon, il y a un risque que je prenne deux exemplaires pour en avoir aussi un pour moi :p )
Le tour de force de ce livre est de s’adresser aux tout-petits et de soulever des points qu’on aurait pu me proposer comme axe de réflexion lors de mes études d’histoire de l’art 😀
Ce côté, finalement assez anecdotique mis à part, ce livre propose des images issues d’œuvres d’art adaptées aux bébés, classées par couleur et avec des formes très variées.
Plus que de découvrir l’art : créer soi-même ! Grâce à des autocollants repositionnables, l’enfant peu créer ses propres tableaux en regard de l’original. Le côté ludique est relayé par les formes colorées, contrastées des tableaux de Sonia Delaunay qui devraient réjouir l’œil des plus petits.
Sylvie Delpech et Caroline Leclerc À partir de 3 ans 7,50 € Édition Palette
Où est passée Rainette ?
À travers l’histoire de la malicieuse Rainette, on se promène dans le jardin de Giverny et dans les tableaux de Claude Monet. D Les illustrations sont des évocations de l’art de Monet, pas les toiles du maître reproduites.
Le classique abécédaire, mais avec des images d’œuvres d’art ! Cela paraît si évident maintenant (et bien sûr ça n’est pas le seul).
Celui-ci est sobre, accessible aux petits et plein d’humour. Un exemple ? La lettre E, c’est « écouter » avec un portrait de Van Gogh dont l’oreille (coupée) et sous un bandage !
À partir de 5 ans (voir moins) 10,90 € Éditions Milan (pas plus visible dans leur catalogue en ligne. Dispo, par exemple, chez Les Libraires)
L’art pas bête
S’il y a bien un truc que j’aime, ce sont les questions « d’enfant ». Et si je mets des guillemets à enfant, c’est que parfois leurs questions nous renvoient, nous adultes, à nos propres interrogations …sans forcément de réponse 😀
À quoi ça sert l’art ? Pourquoi Picasso est-il connu dans le monde entier ? Combien ça coûte un tableau ? Qui a inventé l’impressionnisme ? Pourquoi il y a des chaises exposées au musée ? Et bien d’autres questions auxquelles je ne répondrais pas forcément facilement et dont les réponses m’intéressent.
Voici un très bel album : de belles illustrations, une belle histoire, des caractères chinois disséminés et un mini-documentaire dans un livre à déplier (jusqu’à un mètre de large).
Les deux paysages de l’empereur parlent de peinture, de création, de différence, de observation de la beauté…
De Chun-Liang Yeh et Wang Li À partir de 8 ans 18 € Éditions HongFei
Mes remerciements aux éditions HongFei Chez le même éditeur, voir aussi ma chronique sur Le Calligraphe
Le musée des jeux Tome 2
Quoi de mieux que des jeux pour faire découvrir l’art à un enfant ? Voici plus de 100 jeux réunis dans un livre autour parcourant l’art à travers les époques et les civilisations.
Le street-art a le vent en poupe et pourquoi pas commencer par l’un des premier street-artiste ? De l’anecdote de son nom à ses combats, le livre présente l’artiste et le courant.
De Rémi David, Coline Zellal et Ernest Pignon-Ernest 8,50 € À partir de 8 ans Éditions À dos d’âne
Le Cheval qui ne voulait plus être une œuvre d’art
Encore un peu d’humour mais aussi une réflexion sur les œuvres d’art dans cette BD se déroulant dans le musée du Louvre et dont le personnage principal est… un tableau de Géricault : Tête de cheval blanc.
À travers une fiction inspirée de l’incendie qui a ravagé, en 2018 le musée national de Rio de Janeiro, ce livre sensibilise à l’importance de la valorisation des œuvres et à ce qu’elles peuvent nous apporter à chacun et chacune individuellement.
Si le trait particulier de Jean-Michel Basquiat peut d’abord faire penser à l’enfance, ce livre là sera idéal pour les plus grands. Basquiat est un artiste passionnant, dont l’histoire, les combats, reflètent les difficultés et les injustices de notre époque.
Notez que le livre contient un petit pas-à-pas pour faire sa propre œuvre « à la Basquiat »
Ce n’est bien sûr qu’une toute petite sélection parmi les merveilles qui existent. J’aurai pu aussi vous parler d’Éclats de lune – sur la fabrication des pinceaux, de Dragons de poussière – qui parle de calligraphie, de Qu’est-ce qu’elle a donc cette Joconde – écrit par Vincent Delieuvin, grand spécialiste de Léonard de Vinci et conservateur au musée du Louvre, de En Chemin avec Matisse a qui le centre Beaubourg consacre une rétrospective actuellement ou encore du Chat de Gustave Klimt.
Confiez-le à votre libraire qui le donnera au représentant du Secours populaire
Le livre sera offert à un enfant accompagné par le Secours populaire
Et je rajouterai bien un 5e point : venez commenter ci-dessous pour nous dire quel livre vous avez finalement choisi 🙂
Mon choix (mise à jour – 29/10/20)
Je suis allée dans la chouette librairie Arborescence (Massy, 91) et j’ai finalement opté pour Eugène Delacroix aux éditions « Quelle histoire », les libraires m’ayant assuré que c’était une bonne collection, appréciée des enfants. J’étais ravie car j’ai toujours trouvé leurs illustrations adorables. Je suis donc passée en caisse et j’ai mis mon livre dans la boîte « Donnez à lire » 😉
Je crois que j’étais à la Maison du Japon quand, ayant un peu de temps, je suis restée regarder l’écran du hall d’entrée. Quelques images sur un certain « Jakuchū« , que je ne connaissais pas, m’ont convaincue d’aller voir une exposition qui lui était consacrée au Petit Palais, à l’automne 2018. Je ne savais pas à ce moment là le caractère exceptionnel de l’événement.
En effet, le programme en question, trente rouleaux de soie peints, ne quittait le Japon que pour la deuxième fois (la première fois, c’était en 2012 aux États-Unis). Très fragile, il n’était exposé qu’un mois. Un seul petit mois, dans un grand musée parisien, pour une œuvre qui ne voyage pas ou si peu, pour la première fois en Europe… d’autres plus avertis que moi ont su le caractère exceptionnel et y sont aussi allés ! Résultat, il y avait facilement deux à trois heures de queue pour rentrer dans le bâtiment!
Mais les quelques images que j’avais vu m’avait charmée et je voulais aller voir cette exposition. J’ai donc attendu, des heures, carnet de croquis à la main, sans même savoir si j’arriverai à rentrer avant la fermeture. Et bien cette exposition, a été à la fois une des pires expositions côté expérience et une des meilleures côté émerveillement des yeux que j’ai faite jusque là !
Passé le temps de la queue, au moment où enfin je rentrais dans la pièce, j’ai été aussi déçue que découragée : il y avait un monde fou dans la petite salle, collé tant que possible aux vitres dans lesquels étaient exposés les tableaux, pire que dans le métro aux heures de pointe que je subissais tous les jours. Mais après tout ce temps à faire la queue, j’ai juste pris mon courage à deux mains et me suis insérée dans le flot lent et compact qui glissait le long des vitres.
J’ai tellement bien fait !
Les panneaux étaient un étalage de délicatesse, de subtilités, de richesse des détails ! De couleurs et de finesse pour des « choses » (plantes et animaux), simples et sublimés. Moi qui ai tendance à n’aimer dans la peinture figurative que des styles expressionnistes, s’approchant de l’abstrait, je me suis là laissée emporter par une représentation presque naïve mais qui m’a parue si enthousiaste.
Canards mandarins dans la neige, 1759 – Coqs, 1761-1765 – Roses et petits oiseaux, 1761-1765 Chaque panneau fait environ 142 x 80 cm
Quelques informations techniques que je n’ai lu que trop rapidement au début de l’exposition (j’étais pressée d’arriver dans la salle après toute cette attente !), nous apprenait que pour rendre ses blancs encore plus blancs, Itō Jakuchū peignait aussi quelques détails sur l’envers du panneau. C’est du moins ce que j’ai retenu.
Le livre
À la sortie de l’exposition, sachant que j’aurais envie de me rappeler de ce que j’avais vu, et en me disant que cela compenserait le trop peu de temps passé à lire les explications techniques, j’ai voulu acheter le livre de l’exposition. Et là… la queue ! Il était tard, et je me suis dis que je rattacherai lors d’une prochaine exposition dans n’importe quelle librairie des musées nationaux.
Erreur.
Le livre s’est très vite retrouvé épuisé et, après avoir échoué à le trouver dans les musées, après avoir demandé à mon libraire, sans succès, de me le commander, j’ai fini par le chercher sur internet, où on le trouvait à des prix exorbitants ! Heureusement pour moi, j’ai un conjoint malin qui, après des mois, a fini par le trouver et me l’offrir (le payant un prix raisonnable m’a-t-il promis !).
Je n’ai pas été déçue. C’est un beau livre et les reproductions, tantôt sur papier brillant, tantôt sur papier mat, permettent de revoir toute la délicatesse du trait et la vivacité des couleurs, même si, bien sûr, ça ne peut pas être comme de les voir en vrai.
Jakuchū (1716-1800). Le Royaume coloré des êtres vivants Sous la direction de Manuela Moscatiello et et Aya Ōta 144 pages, 76 illustrations 22 x 28 cm Éditions Paris Musées, septembre 2018
Le livre s’ouvre sur les reproductions de la totalité des panneaux en quasi pleine page précédées de la Triade de Śākyamuni(qui était exposée aussi mais j’avais eu moins d’attention pour elle). Il se termine par la reproduction desFleurs précieuses du jardin mystérieux. Puis différents chapitres se succèdent – contexte social, culturel et artistique de l’époque, biographie de Jakuchū, sa pratique artistique et les trente panneaux en particulier, bouddhisme, etc. – dont voici, ci-dessous, un très rapide résumé.
Contexte historique d’Ito Jakuchū
À l’époque de Jakuchū, le pays était issu d’un système où la culture et donc la peinture étaient à la main de la classe dominante et d’un courant qui voulait que l’on « transmette sans inventer », c’est-à-dire que l’on fasse à la manière des anciens sans aucune créativité personnelle. Au fur et à mesure que d’un pouvoir économique grandissait et à la faveur d’un contexte politique d’ouverture et de connaissance, l’art s’est fait plus accessible, plus populaire et plus personnel.
C’est dans ce contexte propre au Japon du 18e siècle, que Jakuchū a exercé son art, formé à la tradition mais ouvert à sa propre expression.
Ito Jakuchū (1716-1800) était sensible à l’art et pratiquait la peinture mais ce n’est qu’à l’âge de 40 ans qu’il a abandonné les affaires familiales pour se consacrer à son art. Côtoyant les moines Daiten et Baisao, le peintre trouve dans leur compagnie la spiritualité et l’érudition qui viennent alimenter sa pratique et sa sensibilité. Le bouddhisme est au cœur de la pratique artistique du peintre qui a d’ailleurs peint le Royaume coloré des êtres vivants pour en faire don à un monastère.
Alors qu’il apprend en copiant les œuvres qu’il voit dans les monastères, il travaille aussi d’après nature et peint beaucoup, par exemple, les coqs de son jardin.
L’art de Jakuchū peut se définir par un grand raffinement, la composition, la recherche de nouvelles formes mais aussi les couleurs éclatantes comme la maîtrise des nuances à l’encre de Chine.
Portrait d’Itō Jakuchū, Kubota Beisen
Il est à noter que le livre contient une liste de dates marquantes de la biographie du peintre de accompagnées de repères historiques et contextuel.
Le Royaume coloré des êtres vivants
Le Royaume coloré des êtres vivants avait pour ambition d’exprimer toute la pureté, le beauté et la force vitale des végétaux, des oiseaux, des insectes, des reptiles et autres poissons qui peuplent le monde naturel.
Aya Ōta
Le programme témoigne de la grande maîtrise technique qu’avait le Jakuchū de la peinture sur soie (travail du fond, utilisation des couleurs différente selon leur mode de fabrication, etc.) et de comment il a mis ce savoir au service de la finesse du trait et du chatoiement des couleurs. On peut particulièrement remarquer ses blancs ou encore comment il parvient à donner l’illusion de la couleur dorée sans pour autant l’utiliser. Les effets qu’il donne en utilisant l’envers de la soie sont multiples et témoignent là encore du savoir-faire de l’artiste : profondeur, illusion d’espace, volume, transparence, etc. sont autant d’éléments renforcés par les subtilités dont on n’identifie pas la source.
Le soin du détail dont il fait preuve et sa volonté supposée de transmettre non seulement l’idée liée au bouddhisme que chaque forme d’existence est digne d’attention et même de vénération, mais également que chaque être vivant est différent et que cette différence est digne de respect.
Bien sûr, il ne s’agit là que de raccourcis rapides mais je voulais vous partager un peu de ce peintre méconnu en occident dont l’œuvre est pourtant tout à fait exceptionnelle et de ce très joli ouvrage que je suis heureuse d’avoir. Si jamais, au cours de votre vie, vous passez devant une exposition, un livre, un événement autour de « Jakuchū », ne ratez pas cette occasion !
Quelques pages du livre :
Le Royaume coloré des êtres vivants est conservé au Musée des Collections impériales à Tōkyō.
J’ai beaucoup envie de progresser en aquarelle et je sens que je stagne. Des cours avec un prof seraient parfaits, mais ça n’est pas évident à caser dans mon emploi du temps. Je regarde des vidéos, je lis des blogs mais ça ne me suffisait pas et je voulais un peu de méthode et de technique. Ce qu’un livre devrait pouvoir m’apporter en attendant mieux.
J’ai cherché des conseils pour faire mon choix mais il y a vraiment beaucoup de livres pour débuter l’aquarelle, tous reprenant à peu près les mêmes exercices comme me le faisait remarquer Coralie. J’ai aussi demandé conseil à Cindy Barillet qui fait à peu près le même constat et propose « Aquarelle, L’eau créatrice » (je me le garde donc dans un coin de ma tête 😉 ).
Au final, c’est un peu une question de sensibilité personnelle. Pour ma part, ce que j’aime dans l’aquarelle ce sont les jeux d’eau, la diffusion du pigment de manière plus ou moins contrôlée, etc, je reposais tous les livres dont les exemples me paraissaient trop « propres », trop maîtrisés.
Il me semble que son approche dédramatise, quitte à simplifier un peu, ce qui me paraît une bonne approche pédagogique. La première chose qui m’a séduite a d’ailleurs été de voir une photo de papier imprimé d’un livre utilisé pour de l’aquarelle. J’aime cet état d’esprit qui ne cherche pas à enfermer la créativité dans des règles et des optimisations techniques.
On sent que l’autrice cherche à nous donner uniquement les informations dont nous avons besoin, sans nous noyer dans des explications techniques qui arriveraient trop tôt. Il y a peu de texte, c’est probablement un livre qui frustrerait ceux qui veulent être guidés vraiment pas à pas ; à mon sens, il convient à ceux qui sont prêts à découvrir et faire leurs propres réalisations dans la direction proposée.
J’ai déjà commencé quelques exercices, les tous tous premiers. Ce sont des choses que j’aurais pu exploiter toute seule mais, curieusement, il semblerait que j’avais besoin du livre pour me « décoincer ».
Je vous montre dans un article qui arrive comment je m’en suis sortie de l’exercice « Des arbres » 😉
Du papier d’essai pour l’aquarelle
L’autre chose qui a aidé, c’est d’avoir acheté du papier aquarelle bien moins cher que le beau papier, dans l’idée de l’utiliser comme papier d’essai. J’ai pris du papier 200 g Gerstaecker No 3 à 14 € au Géant des Beaux-Art pour 65 voir 100 feuilles.
En un week-end, en plus de tenter des croquis ou des exercices d’aquarelle, j’ai fais des tests de pinceaux, de réaction du pigment dans l’eau, etc.
La Galerie Éphémère est un lieu géré par SNL (Solidarités Nouvelles pour le Logement) et une partie des gain leur sera reversée. Les Petits moines participeront donc à cette occasion à une bonne action !
NB : Lors de cette exposition, Jean-François Renauld exposera également des beaux tirages encadrés des Petits moines, dont certains en tirage d’art (nombre d’exemplaires limité) et quelques dessins d’un style bien différent !
Ray Bradbury, auteur de Fahrenheit 451, était un amoureux des livres. Son anniversaire était le 22 août. Il n’en faut pas moins pour que d’autres amoureux des livres proposent le Ray’s day, un jour de partage autour de la lecture.
Ayant beaucoup recours aux textes, j’ai souvent partagé mes livres préférés dans ce blog. Voici donc un récapitulatif pour cette belle occasion. (suite…)
Nos libraires – et nos bibliothèques – fourmillent de livres où trouver des textes inspirants. Voici ceux dont je ne me séparent plus depuis plusieurs années.