Je vous en ai parlé, QoR m’a envoyé une dot card permettant de se faire une idée des couleurs aquarelles suivantes :
Jaune Benzimidazolone (126) (couleur primaire)
Vert permanent clair (385)
Bleu de manganèse (355)
Rouge de Quinacridone (235) (couleur primaire)
Orange de Mars Foncé (460)
Bleu d’Indanthréne (335)
J’ai également pu faire les fiches des couleurs suivantes :
Bleu lagon (cobalt) (360)
Or vert (425)
Jaune de nickel Azo (140)
Orange pyrrole transparent (185)
Magenta de Quinacridone (265) (couleur primaire)
Pourpre dioxazine (295)
Bleu outremer (310)
Quelques remarques et observations :
J’ai un petit coup de ❤️ pour le rouge de quinacridone. J’imagine déjà les belles fleurs que l’on peut faire avec et j’aime le fait qu’il se disperse beaucoup.
Le pourpre dioxazine est superbe aussi. Très foncé et ça peut parfois être utile et même manquer un peu. Utilisé très peu dilué il est d’un violet profond magnifique.
Moi qui aime les couleurs qui granulent, je sens que je vais aller creuser du côté du bleu lagon (cobalt) 😉
Coup de ❤️ également pour l’or vert ; mais ça ne m’étonne pas, ces temps-ci je suis très attirée par les ton or et surtout quand ils ne sont pas purs. Celui-ci est toutefois très lumineux.
Le vert permanent clair n’est pas dans les teintes que j’affectionne mais c’est une couleur très vibrante qui devrait plaire à beaucoup. Le bleu outremer aussi d’ailleurs.
L’orange Pyrrole transparent, tout en… transparence, est étonnant de douceur et de subtilité dans les tons dilués.
Les « dot cards » sont des petits outils bien pratiques pour tester des couleurs. Il s’agit de feuilles sur lesquelles ont été déposées des touches de peinture, juste ce qu’il faut pour pouvoir les tester ! QoR m’a envoyé une dot card permettant de se faire une idée des couleurs aquarelles suivantes :
Jaune Benzimidazolone (126)
Vert permanent clair (385)
Bleu de manganèse (355)
Rouge de Quinacridone (235)
Orange de Mars Foncé (460)
Bleu d’Indanthréne (335)
Vous noterez au passage que le jaune Benzimidazolone et le rouge de Quinacridone sont les jaune et rouge primaires (à propos des couleurs primaires aquarelle)
La dot card est plutôt bien faite puisqu’un film plastique recouvre le papier et que les emplacements sont en creux, permettant de l’utiliser comme une palette et d’y faire ses mélanges.
Voici déjà un rendu de chaque couleur pure puis chaque mélange entre deux voisines. Au centre, j’ai fais un gris coloré avec les jaune et rouge primaires et les deux bleus de la palette.
Au bout de quelques minutes à faire des essais, la palette n’est plus tout aussi propre 😀 D’un côté, il y assez de peinture pour commencer à explorer la richesse des mélanges possibles, de l’autre, il faut se rendre à l’évidence, ça n’est « que » pour faire des tests 😉
* : Si vous n’êtes pas familier·ère avec les notions ci-dessous, vous pouvez aller lire l’article avant de poursuivre votre lecture.
Vos fiches peuvent servir à reprendre telles quelles les informations fabricant pour les avoir toutes au même endroit et de la même façon ou, au contraire car parfois cela diffère, à noter vos propres constats (quand cela est possible, on a pas tous une lampe de test professionnelle à la maison !).
Il y a plusieurs façon de faire et à vous d’inventer la vôtre. Mais voici mes réflexions et mes choix, si ça peut vous inspirer 😉
Le papier
La première question à se poser est celle du papier sur lequel on va le faire. Bien sûr, si on veut des tests qui soient représentatifs, il vaut mieux prendre le même papier que celui qu’on utiliserait pour une composition. Et bien sûr, vu le prix du papier, on hésite.
Si vous tenez à du papier 100 % coton pour vos fiches, le papier Hahnemühle Expression est un des moins chers, si ce n’est le moins cher. Il ne sera peut-être pas d’une aussi belle qualité qu’un Arches ou un Canson Héritage mais pour l’usage, c’est peut-être un excellent compromis. (Et pour ma part, dès que j’en vois en solde, je vais en acheter de toute façon.)
Vous pouvez aussi décider qu’un papier cellulose suffit (la dispersion ne sera pas la même, par exemple, mais elle peut varier d’un papier coton à un autre de toutes façons).
Le format
Au niveau du format des fiches, je me dis qu’il vaut mieux se caler sur un format existant pour profiter d’éventuels accessoires ; je pense notamment à des pochettes de rangement.
Je vois deux pistes :
se caler sur des cartes de visite, car on trouve facilement des fournitures – pochettes, classeurs, boîtes probablement. J’ai par exemple trouvé un classeur pour ranger 120 fiches pour 7,79 €
se caler sur des cartes de jeu, car là aussi on trouve des fournitures, peut-être un peu moins partout mais – après une seule recherche rapide – on peut y gagner niveau prix. J’ai par exemple trouvé des pochettes pour ranger 180 fiches pour 5,50 €
Dans tous les cas, vérifiez bien le format prévu par votre accessoire car il y a plusieurs normes (pour les cartes de visite comme pour les cartes de jeux).
Il reste aussi la possibilité, toute bête, de les mettre dans une boîte à carte de visite 😉 Avantage : c’est plus facile à manipuler pour faire une sélection. Par contre, elles seront un chouilla moins protégées et il y a moins la satisfaction de les voir les unes à côté des autres (surtout comparé à un classeur A4)
Il y a aussi une troisième (bon, une infinité) option : j’ai testé aussi une « grande » fiche, en format A5 où je profite de la place pour faire une mini peinture en monochrome. Déjà, ça m’entraîne ;), ça me fait m’approprier la couleur et ça permet de la voir « en situation ».
Mieux, je choisis aussi quelques couleurs avec lesquelles je l’imagine bien et je teste le mélange.
À vous de voir, selon vos besoins et vos envies, si vous voulez aller jusque là.
Les informations
À vous de choisir quelles informations vous voulez y faire figurer (voir l’article sur les informations techniques toujours, si vous voulez de l’aide). Puisque les marques utilisent des symboles différents de l’une à l’autre pour une même information, j’ai choisi de ne garder qu’un seul symbole et de faire la « conversion » (à l’aide du tableau que j’ai mis en fin de ce même article)
Pour ma part, voici ce que j’ai retenu.
« Identité » de la couleur
Tout simplement son nom (en français, en anglais, les deux ; selon votre préférence), la marque et je vous recommande aussi de noter sa référence pour pouvoir la retrouver dans toutes les langues et même si elle change de nom (je ne suis pas sûre que cela arrive, mais bon).
Si vous avez plusieurs gammes (extra fine, superfine, fine) :
soit vous connaissez le nom des gammes et vous avez l’information avec la marque (ex. : vous indiquez « W&N Cotman » et vous savez que c’est de la fine ou « Sennelier Petite aquarelle » et vous savez que c’est de l’étude) ;
soit vous prévoyez de l’indiquer ici. Ex. : « EX / SUP / FINE ».
Si vous souhaitez noter son prix / un ordre de prix, cela peut être le bon endroit.
Pigments
À vous de voir si c’est une information que vous souhaitez sous forme détaillée – chaque pigment indiqué par son code, si vous voulez indiquer uniquement le nombre de pigments ou même si la seule indication qui vous intéresse c’est de savoir si c’est mono-pigmentaire ou non.
Pour ma part, même si je ne maîtrise pas vraiment cette donnée, j’ai choisi d’indiquer la liste des pigments. Je vois tout de suite si elle est mono-pigmentaire ou non et si, par la suite, j’ai besoin de savoir quels pigments sont utilisés, je n’aurais pas à aller rechercher les infos.
Résistance à la lumière
J’aurais pu choisir de garder la notation « I II III IV » qui correspond à la norme internationale mais j’ai préféré une échelle de trois :
parce que je n’ai pas besoin de tant de précision ; en fait, que la résistance à la lumière d’une couleur soit excellente ou très bonne ne changera pas grand chose au moment de la sélectionner ;
parce que je me suis fait un modèle pré-imprimé et que cela me permet d’inscrire, sur mon modèle, en gris clair, les trois « bâtons » (III) et ensuite, au moment de faire ma fiche, de ne repasser que les « bâtons » correspondants.
Permanence
J’ai choisi de garder la permanence sur mes fiches pour le prendre en compte quand une marque le précise.
Transparence
Voici typiquement une information que vous pouvez préférer tester plutôt que d’indiquer directement la valeur annoncée par la marque.
Si vous avez opté pour un format de fiche de grande taille, vous pouvez avoir la place de faire des tests avec deux, trois couleurs pour avoir un repère visuel en plus de l’information 😉
Granulation
Vous pouvez choisir de mettre la granulation avec la ténacité, sous forme de symbole et en les opposant. Pour ma part, j’ai plutôt choisis de traiter la ténacité/l’adhérence en la testant moi-même. Pour la granulation, je reprends l’information du fabricant.
La granulation devrait, même dans le cas d’une petite fiche, se voir de toute façon. Comme toujours, en fonction du papier, elle sera plus ou moins forte.
Les propriétés testées
Nuances, transparence, granulosité
Je réserve sur ma fiche une zone qui va permettre de juger de la couleur, de sa version la plus intense à se version la plus dégradée. (Hop, l’occasion de s’entraîner à faire des mini-lavis 😉 ).
Naturellement, si la couleur granule, je le verrai aussi ici.
Enfin, pour attester de sa transparence, je prépare la zone avec deux gros traits noirs. Le but étant de voir si a quel point ces traits se voient sous la couleur. NB : Pour tester du noir, vous pouvez faire un rectangle en longueur à la place des traits et voir à quel point le papier apparaît dessous.
Vous pouvez donc choisir d’enlever l’information de la transparence de la partie information.
Dispersion
Mon moment préféré quand je prépare la fiche 🙂 J’adore voir la couleur se disperser (ou non 😀 ). C’est pour moi toute la magie et un des gros intérêt de l’aquarelle. J’aime avoir des couleurs qui se propagent beaucoup.
Humidifiez toute la zone du rectangle.
Prélevez du pigment sur un pinceau.
Venez le déposer au milieu du rectangle et laissez faire.
Adhérence
Un dernier rectangle va vous permettre de voir à quel point vous pouvez retirer de la couleur après séchage. La bonne pratique, il me semble, est de tester au bout de 24 h environ. Moi, je préfère tester juste après séchage, donc au bout de quelques minutes. Tout simplement parce que je sais que je ne reste pas longtemps sur une composition et que si j’ai besoin de retirer de l’intensité, ça sera sûrement dans la continuité et pas le lendemain.
Remplissez votre rectangle de couleur.
Laissez sécher le temps voulu.
Prenez un pinceau humide et venez faire une tache humide au milieu du rectangle.
Poser un chiffon propre dessus pour absorber et voyez le résultat.
Et voilà ! Je serai très curieuse de voir vos propres fiches ! N’hésitez pas à dire quels sont vos propres choix dans les commentaires ci-dessous.
Où à partir d’un croquis de rien de tout, je vous parle de ce crayon que j’adore.
Un petit croquis
Bon, ça a l’air de rien, mais je suis contente de ce croquis. Il va falloir que je creuse pour savoir à quoi c’est dû (pour essayer de le reproduire) mais je lui trouve quelque chose de plus réussi, de plus « réaliste » que ce que je fais en général. Je crois que ça tient beaucoup à la bouche. Un peu à l’œil gauche.
Pour le faire, j’ai d’abord fait un croquis trèèèès rapide et j’ai posé quelques ombres très rapidement aussi. Le « secret », c’est que j’ai fais ça au crayon « aqua sketch ». Je vous en avais déjà parlé brièvement (Un premier carnet de voyage), j’adore ce crayon et ses effets. Au départ, c’est comme un crayon de papier ou une mine de plomb mais il est « aquarellable » et cela donne des effets que j’aime beaucoup. Je trouve, par exemple, qu’il fonctionne très bien avec l’aquarelle pour « salir » un peu un dessin, apporter un peu de texture. Utilisé seul, il permet, je trouve, des modelés et beaucoup de nuances. Comme avec l’aquarelle, j’aime aussi le côté « surprise » et je ne cherche pas la maîtrise des effets mais juste à le cadrer un peu et me laisser surprendre.
Ici, après avoir mouillé mes tracés et les avoir étiré pour faire des ombres, j’ai obtenu quelque chose de très plat, tout mou (si j’avais su, j’aurais pris une photo d’étape mais je n’imaginais pas un instant que j’allais « réussir » ce croquis). J’ai donc attendu que ça sèche pour redonner un coup de crayon qui a mis du relief et du contraste.
Voilà. Ça n’est vraiment pas grand chose mais en cette période où je fais plein d’essais, c’est une petite victoire. Et comme on sait toujours être très critique sur ce qu’on fait, il faut aussi savoir être contente 🙂
L’aqua sketch
La référence exacte de ce crayon que j’adore c’est : Design Specialties Aqua Sketch Soft – soit Design Specialties crayon aqua sketch tendre – Bruynzeel, chez Royal Talens. Je ne l’ai pas trouvé vendu séparément mais on peut le trouver dans la boîte Specialties.
Guide pour retrouver les couleurs primaires dans les différentes gammes et marques d’aquarelle.
Comme on le sait, on peut obtenir toutes les couleurs dont on a besoin ou presque rien qu’avec les trois couleurs primaires. Il est donc conseillé, notamment quand on commence et qu’on ne sait justement pas par où commencer, d’avoir dans sa palette au moins les trois couleurs primaires. Oui mais lesquelles ce sont les trois primaires ? Parce que, on le sait, les marques ne donnent pas toujours le même nom à leur couleurs et n’indiquent pas toujours lesquelles sont les primaires.
En fait, on peut – mais pas que parce qua ça serait trop simple – repérer les pigments :
PY3, PY74 ou PY154 pour le jaune
PR122 pour le rouge (ou, en deuxième choix, PV19)
PB15 pour le bleu (PB15:6 à tendance rougeâtre et PB15:3 à tendance verdâtre)
(voir Liste de couleurs (pigments) sur Wikipédia) Bien sûr, comme c’est une couleur qui sera destinée à être mélangée souvent, elle est mono-pigmentaire.
Néanmoins, parfois, ce sont d’autres pigments selon les recommandations des marques.
Voici donc, ci-dessous, de quoi se repérer ! (nom de la couleur, pigment correspondant et référence) Les couleurs marquées * sont celles qui m’ont été directement indiquées par le fabricant. Sauf mention contraire, il s’agit d’aquarelles extra-fines.
Chez Blockx
Jaune primaire (PY154) – 4.x.313
Quinacridone magenta (PR122) – 4.x.329
Bleu primaire (PB15:3) 4.x.152
Chez Daler-Rowney
Gamme Artist’s
Jaune citron (PY3) – 651
Magenta quinacridone (PR122) – 414
Bleu de phtalo teinte rouge (PB15) – 139 Bleu de phtalo teinte verte (PB15:3) – 140
Gamme Aquafine (aquarelle super-fine)
Jaune citron (PY3) – 651 *
Vermillon (PR255) – 588 * La couleur correspondant au PR122 est le magenta quinacridone – 414
Bleu céruléum (PB15 / PW6) * La couleur correspondant au PB15 est le bleu de phtalo – 142
Chez Daniel Smith
Jaune Hansa clair (PY3)
Quinacridone lilas (PR122)
Nuance de bleu de manganèse (PB15) Bleu phtalo GS (vert) (PB15:3) Bleu phtalo RS (rouge) (PB15:6)
Chez Isaro
Jaune Isaro clair (PY154) – A16 *
Bleu phtalo (PB15:3) – A07 *
Rouge scarlet (PR255) – A32 * et Rose Isaro (PR122) – A27 * La couleur correspondant au PV19 est le Magenta – A18
Pour une palette complète, Isaro conseille en plus :
Jaune safran (PY110) -A62 *,
Jaune chartreuse (PY129) – A46 *,
Ocre jaune (PY42) – A22 *,
Rouge de pyrrole foncé (PR264) – A33 *,
Bleu outremer (PB29) – A06 *,
Bleu de Prusse (PB27) – A03 *,
Bleu ceruleum (PB35) – A01 *.
Chez Lukas
Jaune citron (PY3) – 1021 *
Magenta (PY122) – 1051 *
Cyan (PB15:3) – 1118 *
Chez MaimeriBlu
Jaune primaire (PY97) – 116 *
Rouge primaire magenta (PV19) – 256 *
Bleu primaire cyan (PB15:3) – 400 *
Chez QoR
Jaune benzimadazolone (PY154) – 126 * ou jaune Hansa clair (PY3) – 110 * ou jaune vanadate de bismuth (PY184) – 115 *
Magenta quinacridone (PR122) – 265 * ou rouge quinacridone (PV19) – 235 * si vous préférez
Comprendre les indications sur les tubes et godets d’aquarelle pour mieux les choisir avant de les acheter
NB : Premier article d’une série sur les couleurs aquarelle 😉
Chaque couleur aquarelle a ses spécificités. Sa transparence, sa résistance à la lumière, son nombre de pigments nécessaires à sa fabrication, etc. sont autant d‘indications qu’il peut être intéressant prendre en compte au moment de vos achats et de votre utilisation.
Encore faut-il savoir que ces propriétés existent et pouvoir les comprendre !
Savoir lire les étiquettes de ses aquarelles, alors même que tous les fabricants n’utilisent pas les mêmes échelles, peut s’avérer compliqué. Et parfois, on ne trouve les indications qu’en anglais.
Pour vous aidez (enfin, à la base, pour m’aider moi, mais je partage !), voici les différentes infos et les échelles que j’ai trouvé et ce qu’elles signifient.
Une étiquette (noir d’ivoire de Sennelier)
Les propriétés
Gamme
Au moment de la fabrication de la peinture, le pigment est broyé plus ou moins. Plus il est broyé finement, plus la peinture est de qualité. La première gamme est nommée « fine » ou « étude » ou « studio » ; puis vient la « superfine » et, la meilleure qualité est l’ »extra-fine« .
L’aquarelle fine peut-être intéressante pour les petits budgets et/ou pour débuter. Elle est aussi utile pour faire des fonds ou quand on en a besoin en grande quantité.
Pour que cela soit plus drôle (!), les fabricants donnent parfois un nom à leurs différentes gammes et c’est uniquement ce nom qui est indiqué !
Sachez que vous avez affaire à de l’extra-fine (donc la meilleure gamme) si c’est écrit :
Artistou Professionalchez Daler-Rowney
Professionalchez Winsor & Newton
Aquarell1862 chez Lukas
Horadamchez Schminke
L’Aquarelle chez Sennelier
Rembrandtchez Royal Talens
+ la gamme granuleuse de Daniel Smith, PrimatTek
Isaro ne fait que des l’aquarelle extra-fine
Parmi les noms utilisés pour de la super-fine, vous trouverez :
Cotmanchez Winsor & Newton
Aquafinechez Daler-Rowney
Van Goghchez Royal Talens
Pour de la fine, vous pouvez trouver les indications suivantes :
Akademiechez Schmink
Studiochez Lukas
La petite aquarelle chez Sennelier
Je ne fais, pour l’instant, pas de grand format et j’en suis à une étape où j’essaye de me perfectionner, j’ai donc envie de n’acheter que de l’extra-fine. Quitte à acheter moins de couleurs ce qui m’aidera grandement à me perfectionner sur les mélanges 😉
Pour simplifier, voici ce que je garde en tête au moment de mes achats :
Aquarelle extra-fine
Aquarelle non extra-fine
« Artist », « Professional », « Aquarell 1862 », « Horadam », « L’Aquarelle », « Rembrandt », « PrimatTek », tout Isaro
« Cotman », « Aquafine », « Van Gogh », « Akademie », « Studio », « La petite aquarelle »
Pigment(s)
Une couleur a été fabriquée à l’aide de un ou plusieurs pigments. Plus une couleur contient de pigments, plus vous risquez les surprises au moment où vous allez vous même la mélanger à une autre. Mais bon, ça se teste tout ça 😉
Le pigments est indiqué à l’aide de l’index des couleurs composé d’une première lettre, qui indique si le pigment est de synthèse ou naturel, d’une ou deux autres lettres qui indiquent sa gamme de couleur et enfin un numéro pour désigner précisément le pigment :
« P » pigment de synthèse
« N » pigment d’origine naturelle
B = Blue : bleus, turquoises
Bk = Black : noir, gris
Br = Brown : brun, certains jaunes
G = Green : verts, turquoises
O = Orange : orange, brun
R = Red : Rouges, roses, certains pourpres, marrons
V = Violet : violets, bleus violacés, roses
W = White : blanc
Y = Yellow : jaunes, jaunes orangés
Exemple : « PBk6 » est le pigment de synthèse noir de fumée.
Exemple de trois couleurs utilisant le pigment PY150 chez QoR
À mon niveau, je regarde seulement de combien de pigments la couleur est constituée. Je ne me pose pas de question quand il n’y en a qu’un seul ; je commence à hésiter quand il y en a trois. Cela dit, si une couleur est très particulière et me plaît, il est tout à fait pertinent que je l’achète pour l’utiliser telle qu’elle.
La résistance à la lumière concerne l’exposition… à la lumière (quelle soit naturelle ou artificielle). Le mot permanence est utilisé différemment selon les fabricants mais si vous le voyez dans une fiche technique de vos couleur aquarelle, il est possible que cela fasse référence à la tenue à la lumière.
Résistance à la lumière / Lightfastness / Solidité
I : Excellente résistance à la lumière (+100 ans dans des conditions normales, 3 à 4 mois en exposition directe l’été)
II : Solide / Very good (entre 50 et 100 ans dans des conditions normales, 6 à 8 semaines en exposition directe l’été)
III : Peu solide / Fair/Non-permanent (entre 15 et 50 ans dans des conditions normales, 2 à 5 semaines en exposition directe l’été)
Sachez qui si vous tombez sur une référence « BWR » alors :
8 et 7 correspondent au niveau I
6 au niveau II
5 et 4 au niveau III
3, 2 et 1 aux niveaux IV et V
Vous verrez aussi la résistance à la lumière indiquée avec des étoiles. Certains seront sur une échelle de cinq niveaux, d’autres sur trois niveaux :
***** ou *** Extrêmement résistant / Extremely lightfast
**** ou ** Bonne résistance / Good lightfast
*** ou * Résistant / Lighfast
** Assez résistant / Limited lightfast
* Peu résistant / Less lightfast
Enfin, vous pouvez aussi voir la résistance à la lumière notée avec des plus :
º : 0 – 10 ans sous éclairage de musée
+ : 10 – 25 ans sous éclairage de musée
++ : 25 – 100 ans sous éclairage de musée
+++ : 100 ans minimum sous éclairage de musée
NB : J’ai fais un tableau récapitulatif en fin d’article qui devrait vous aider à vous y retrouver entre les différentes marques.
Exemple chez Winsor & Newton : légende expliquant la résistance à la lumière et exemple de fiche pour le Rouge quinacridone
Permanence / Stabilité / Permanence
Comme vu plus haut, le mot permanence peut être utilisé dans le sens de résistance à la lumière. Mais certaines marques l’utilise pour parler de la résistance d’une couleur dans le temps. Vous la trouverez notamment chez Winsor & Newton sous forme de lettres (il semblerait qu’on peut aussi la trouver sous forme d’étoiles (oui, oui, alors que les étoiles sont aussi utilisées pour la résistance à la lumière) mais je n’ai pas trouvé d’exemple) :
AA : Extrêmement permanent
A : Permanent
B : Moyennement permanent
Permanence et résistance
Sans qu’il ait de valeur objective, voici un tableau récapitulatif personnel ayant pour but de simplifier et de ne garder que trois valeurs :
Très bon, bon niveau
Niveau correct
Niveau faible
J’achète, je sais que je pourrais l’utiliser pour toutes les circonstances, y compris pour l’afficher, y compris pour vendre.
Je peux acheter et utiliser. Notamment dans des carnets.
Je n’achète pas ou alors vraiment que pour du test qui restera dans les cartons.
I ***** / **** *** (échelle de trois) +++ / ++ AA
II *** ** (échelle de trois)
A
III ** / *
+ / º B
Transparence vs. opacité / Coverage
La transparence fait partie des spécificités de l’aquarelle. Plus une couleur est transparente, plus le papier dessous, souvent blanc, ressortira et plus la couleur sera lumineuse.
Je privilégie donc uniquement les couleurs transparentes ou semi-transparentes. Cela dit, cela correspond à là où j’en suis actuellement. Une couleur opaque n’est pas une mauvaise couleur et on peut la préférer par goût ou selon ce que l’on souhaite faire dans un cas précis.
Sur les fiches techniques des couleurs, la transparence est souvent notée de la même façon : un carré. Restez tout de même vigilants : j’ai déjà vu la transparence indiquée sous forme de rond (chez Daniel Smith par exemple) ; voyez s’il y a une légende. D’autant plus que le rond est utilisé pour la ténacité par d’autres (QoR par exemple).
Revenons à notre symbole pour la transparence :
S’il est blanc (vide), la couleur est transparente ;
barré, la couleur est semi-transparente,
à moitié noir : couleur semi-opaque
et enfin, totalement noir (plein) pour une couleur opaque.
NB : Parfois, semi-transparent et semi-opaque sont réunis sous une même notion et sont indiqués par le symbole à moitié rempli.
Vous pouvez aussi trouver cette indication avec les lettres (S)T/O.
T : Transparent / transparent
ST : Semi-transparent / translucent (attention « St » est parfois utilisé pour la ténacité. Voir ci-après)
SO ou T/O : Semi-opaque / frosted
O : Opaque / opaque
Exemple de transparence : le carmin de Rembrandt et le Poussière d’étoile d’Isaro. J’ai mis un gros plan pour qu’on voit mieux la superposition des deux mais on voit mal le côté doré du poussière d’étoile par contre.
On parle de ténacité ou de couleur teintante pour désigner une couleur qui teintera le papier et sur laquelle il sera difficile de revenir. Une couleur peu teintante peu donc être « enlevée » du papier avec de l’eau. Une couleur teintante est aussi dite colorante ; elle peut avoir tendance à prendre le pas dans les mélanges, c’est important à prendre en compte !
À savoir néanmoins : la tenacité dépend beaucoup du papier. Pour cette raison, certains fabricants ne la renseigne pas.
Une couleur teintante peu être notée par un rond plein. Une couleur peu teintante est alors notée par un rond vide. Attention, certaines marques vont utiliser un triangle ou même un losange pour indiquer une couleur très adhérante. Vous pouvez aussi la trouver sous forme d’une échelle de 1 à 4, voir en toutes lettres :
1 / Non teintant / No staining
2 / Peu Teintant / Low staining
3 / Teintant / Medium / Moderate staining / St
4 / Très teintant / Hight / Heavy staining
On oppose à la ténacité le fait qu’une peinture granule (voir juste après). Vous pouvez donc parfois. trouver une échelle à quatre niveaux avec un rond à moitié plein et un rond barré marquant l’intermédiaire entre teintant et granuleux.
Exemple de légende sur un nuancier Blockx
Ganulosité / granulation
La granulosité est souvent traitée à part.
La granulosité c’est donc un effet de matière que peut donner l’aquarelle. C’est un élément qu’on peut soit fuir, soit au contraire rechercher. Les pigments d’une couleur granuleuse vont très légèrement se rétracter donnant une texture qui peut donner de l’irrégularité (très intéressante pour, par exemple, un ciel couvert, de la terre, une pierre, etc.)
La granularité n’est pas toujours indiquée. Quand elle l’est, cela peut être via un « G », un « Y » pour Yes (mais ça sera indiqué dans la légende) et cela peut donc être opposé, comme on l’a vu, à « St » pour la ténacité (Staining)
Exemple de granulation : le vert sous-marin de Daniel Smith (Avec cette couleur on est dans le cas que je citais plus haut : la couleur est composée de trois pigments mais je ne pense pas la mélanger souvent ; c’est vraiment pour sa spécificité que je l’aime.)
Série
Vous trouverez aussi souvent un numéro de série qui se réfère à la gamme de prix du fabricant. Au sein d’une même « qualité » (extra-fine, super-fine, fine), le prix peut varier en fonction du ou des pigments utilisés car ils sont plus ou moins chers.
En résumé
Donc, pour ma part, au moment d’acheter une couleur aquarelle je privilégie :
de l’extrafine ;
« I » ou « *** » et plus pour une couleur suffisamment résistante à la lumière ;
un carré blanc ou barré pour une couleur transparente ou semi-transparente ;
constituée d’un ou deux pigments (mais si une couleur me plaît beaucoup telle quelle et qu’elle a plus de pigments, je ne m’arrête pas).
Bien sûr, le prix est aussi un critère important et propre à chacun, ses possibilités et ses objectifs.
Mon mémo :
« Artist », « Professional », « Aquarell 1862 », « Horadam », « L’Aquarelle », « Rembrandt », « PrimatTek », tout Isaro
Nombre de pigments
I / **** / **** / +++ / ++
Carré vide ou carré barré (ou carré à moitié plein)
Rond plein ou G ou Y ou X est un plus pour moi 😉
Faites-vous, vous aussi, votre mémo en fonction de vos critères pour avoir toutes les infos dont vous avez besoin au moment de choisir 😉
Attention, il peut tout à fait arriver que vous constatiez des différences entre les déclarations des marques et vos constats. Cela peut venir du mode de qualification des marques, mais il y a aussi des propriétés qui varient beaucoup selon le type de papier. La meilleur solution : tester. Cela permet de bien connaître ses couleurs et de se les approprier.
Si vous voulez creuser ce sujet, vous pouvez aussi aller voir la très chouette vidéo de Remy Lach qui interviewe le chimiste de chez Daler-Rowney. C’est long mais plein d’explications !
Tableau récapitulatif des lettres et symboles par marque d’aquarelle
Chez…
…si vous avez ça…
…cela veut dire :
PIGMENT
Toutes les marques
« P » et 1 ou 2 lettres
Pigment synthétique
« N » et 1 ou 2 lettres
Pigment naturel
« P » ou « N » et
B
Pigment bleu ou turquoise
Bk
Pigment noir
Br
Pigment brun, éventuellement jaune
G
Pigment vert ou turquoise
O
Pigment orange ou brun
R
Pigment rouge, rose, pourpre ou éventuellement marron
V
Pigment violet, bleu violacé ou rose
W
Pigment blanc
Y
Pigment jaune
RÉSISTANCE À LA LUMIÈRE
QoR Sennelier Winsor & Newton
I
Excellente
II
Très bonne
III
Bonne
Sennelier (se réfère à la norme mais diffère dans la légende)
I ou ***
Très bonne
II ou **
Bonne
III ou *
Moyenne
Daler-Rowney
****
Permanent
***
Normalement permanent
**
Modérément permanent
*
Faiblement permanent
Daniel Smith (se réfère à la norme mais diffère dans la légende)
I
Excellente (niveau I)
II
Très bonne (niveau II)
III
Correcte (niveaux II et III)
IV
Faible (niveau III et IV)
Smincke
*****
Excellente
****
Bonne
***
Correcte
**
Limitée
*
Faible
–
Aucune
Holbein Sennelier White nights
***
Très bonne
**
Bonne
*
Correcte
Blocks
Pas d’indication car toutes leurs couleurs sont de niveau I
Rembrandt / Van Gogh
+++
Très bonne
++
Bonne
+
Moyenne
°
Faible
TRANSPARENCE
Daniel Smith
Rond vide
Transparente
Rond à moitié plein
Semi-transparente
Rond plein
Opaque
QoR Rembrandt / Van Gogh Smincke Winsor & Newton
Carré vide
Transparente
Carré barré
Semi-transparente
Carré à moitié plein
Semi-opaque
Carré plein
Opaque
Sennelier White Nights
Carré vide
Transparente
Carré à moitié plein
Semi-opaque
Carré plein
Opaque
Holbein
T
Transparente
B
Semi-transparente
O
Opaque
TÉNACITÉ
Blocks
Rond vide
Teintante
Rond barré
Rond à moitié plein
Rond plein
Non teintante (granuleuse)
Daniel Smith
1
Non tenace
2
Peu tenace
3
Moyennement tenace
4
Très tenace
Holbein
S
Tenace
N
Non tenace
Rembrandt / Van Gogh
Losange plein
Tenace
Scmincke White Nights
Triangle vide
Non tenace
Triangle à moitié plein
Semi-tenace
Triangle plein
Tenace
Winsor & Newton
St
Tenace (opposé à G, granuleuse)
QoR
Rond à moitié plein
Semi-tenace
Rond plein
Tenace
GRANULOSITÉ
Blocks
Rond plein
Granuleuse
Daniel Smith
N
Non granuleuse
Y
Granuleuse
Holbein
X
Granuleuse
QoR Rembrandt / Van Gogh White Nights Winsor & Newton
G
Granuleuse
En commençant cet article, je ne pensais pas y passer autant de temps. Mais finalement les informations qui semblaient contradictoires, les informations parfois difficiles à trouver sur les sites des marques et la clarification de tout ça a demandé de beaucoup creuser. Autant de temps que je souhaite donc vous avoir épargné 😉
J’espère avoir pu vous aider à vous y retrouver un peu, à comprendre vos tubes et à faciliter vos achats !
Voici quelques tests de papier pour faire du pastel sec. Il y a des papiers recommandés pour le pastel mais aussi d’autres papiers car j’ai voulu tester différents effets de texture. Je trouve qu’il est toujours bon de ne pas respecter « les règles », cela permet de découvrir autrement le médium, d’apprendre par l’erreur et, parfois, de trouver de supers idées !
Tous les tests ont été fait avec les mêmes pastels (pastel à l’écu Sennelier). Sur chaque essai, le reflet blanc sur la gauche permet de visualiser la superposition des couleurs.
Mes préférés ? Cela dépendra bien sûr de mon sujet et de l’effet que je voudrais donner mais j’aime beaucoup la texture du « System 3« , celle du « Vergé » (qui ne doit pas être cher, je m’en sors bien) et, dans un tout autre style, l’exceptionnelle texture du « Velour » (qui lui coûte cher).
Pastell « Velour » 260 g/m² Hahnemühle Sa texture velours/peau de pêche est vraiment belle ; en un passage, le pastel couvre quasiment toute la surface du papier.Ingres forme ronde 100 g/m² Hahnemühle Légèrement texturé, il permet de recouvrir comme de laisser apparaître la trame.Vergé Canson Sa texture reste apparente même après plusieurs passages. System 3 Daler-Rowney Très fortement texturé, ce papier initialement fait pour de l’acrylique, fait ressortir une très belle trame, quasi impossible à faire disparaître.Papier Paille – G. Lalo Papier à trame présente mais qui peut se faire oublier. Hand made paper from South India Belle trame qui permet de beaux effets. Harmony watercolour, collé en surface, 300 g/m² Hahnemühle Cette trame, faite pour l’aquarelle, est très (voir trop ?) présente.Akademie « Andalucia » Aquarelle 500 g/m² grain torchon Hahnemühle Très beau papier pour de l’aquarelle, la texture ici avec le pastel sec est belle et peut donner des effets intéressants
Je vous partage un petit comparatif entre quatre pinceaux, sur papier sec et sur papier mouillé, avec de l’aquarelle.
Et je vous encourage vivement à en faire autant ; c’est instructif et c’est probablement autant de mini-expérience engrangée pour vos aquarelles futures !
Matériel
Les pinceaux comparés sont :
un pinceau à lavis petit-gris pur de la marque Leonard no 72 (1) ;
un pinceau à poils synthétiques, plat et biseauté de chez Daler-Rowney « Graduate » 1/2 (2) ;
un pinceau en martre kolinsky (très réputé en aquarelle et très cher) de Raphaël 8413 taille 4 (3) ;
un pinceau à réservoir d’eau, poils synthétiques, de Faber-Castel (4).
De haut en bas : petit-gris pur pour lavis Leonard (1) ; poils synthétiques, plat et biseauté Graduate Daler-Rowney (2) ; martre kolinsky Raphaël (3) ; à réservoir d’eau, poils synthétiquse Faber-Castel (4).
La couleur est un alizarine cramoisie de Daler-Rowney utilisé pur, en jus. Je l ‘ai préparée en avance de sorte à en avoir assez, sans modifier une seule fois le jus, pour les huit tests.
Le papier utilisé est du 200 g No 3 de Gerstaecker.
Résultats
Dans les huit cas, j’ai fait à peu près les mêmes gestes : une spirale façon fleur et une courbe. Puis j’ai rajouté des petites touches (en bas à droite).
Sur papier sec :
Dans le mouillé :
En haut à gauche : pinceau à lavis petit-gris pur Leonard (1) ; à droite : pinceau à poils synthétiques, plat et biseauté Graduate Daler-Rowney (2) En bas à gauche : pinceau en martre kolinsky Raphaël (3) ; à droite : pinceau à réservoir d’eau, poils synthétique Faber-Castel (4)
Il n’y a pas d’enseignement unique à en tirer. L’important, c’est de constater et de connaître les différents comportements ; cela permet de faire le bon choix en fonction de l’effet désiré le jour où 😉
Ou plutôt, quel matériel j’emporte moi ; car c’est propre à chacun. Mais cela peut donner des idées, aiguiller (et puis on m’a réclamé ce billet suite à celui sur mon propre carnet de voyage alors !)
Le carnet
La taille dépend de votre sac, votre poche, votre projet…
Une des premières questions à se poser, c’est quelle est la taille du carnet que je veux prendre. Et cela dépend complétement de… la taille de votre sac ou de votre poche !
Un petit carnet qu’on tient dans la main permet de faire des croquis vraiment rapidement, même debout, pour saisir une impression. Une fois assis confortablement, rien n’empêche de prendre plus de temps, d’utiliser une double page, etc.
Si vous prévoyez d’avoir toujours sur vous un sac-à-dos, vous pourriez optez pour un format plus grand. Attention à ne pas trop vous encombrer ; le but est de l’avoir avec vous quand vous en avez envie ; pas de l’avoir laissé dans votre chambre « parce que bon, ce n’est pas sûr que je dessine et ça pèse lourd quand même ».
Pour ma part, j’opte pour le format A5. Même si j’aime m’étaler sur des pages bien plus grandes, ce format rentre dans une majorité de sac et n’est pas très encombrant.
De quoi s’appuyer
Je préfère prendre un carnet à spirales. Pour pouvoir le plier et avoir ainsi toujours un appui (il m’arrive fréquemment de faire un croquis assise en tailleur, appuyée sur mes genoux). Si votre carnet est trop fin, vous pouvez prévoir un morceau de carton de la taille du carnet pour vous appuyer dessus (c’est ce que j’avais fait, mais je n’en ai pas eu besoin).
Assise par terre, le carnet sur le genou droit, la boîte d’aquarelle dans la main gauche.
Si votre grammage se rapporte à votre plumage…
Il peut être difficile de se décider sur le grammage du papier. Plus le papier est épais, moins vous aurez de feuilles ou plus le carnet sera gros. De plus, il sera aussi plus cher. Mais un papier fin ne permet pas toutes les techniques. Si 90 g/m² suffisent pour des croquis au crayon léger, c’est beaucoup trop fin pour moi et mes traits de crayon gras et appuyés (et encore plus pour de l’aquarelle !)
Pour autant, même pour faire de l’aquarelle, je ne trouve pas indispensable de prendre du papier 200, 300 g/m² car cela reste un carnet de croquis (l’objectif n’est pas de faire des œuvres à encadrer mais de s’exercer, d’apprendre, etc.)
J’ai opté pour un carnet 120 g/m². Les pages gondolaient un petit peu quand j’utilisais beaucoup d’eau pour l’aquarelle mais ça ne m’a pas dérangée plus que ça.
J’ai forcé un peu les ombres sur cette image pour ce rendre mieux compte du gondolage dû à l’aquarelle.
Attention au carnet intimidant 🙂
Vous êtes devant un rayon de carnets tous plus jolis les uns que les autres ? Vous craquez pour le plus beau et, au moment de faire votre premier croquis dedans… vous attendez de vous exercer un peu pour ne pas gâcher votre si joli carnet ! Ça n’est pas le but ! Ne choisissez pas un carnet trop beau qui va vous intimidez. Au moment où vous faites votre choix, visualisez-vous en train d’y faire le premier croquis, peut-être le plus maladroit ; soyez prêt à « rater » des dessins dedans.
Un carnet ordinaire fera tout à fait l’affaire et vous donnera probablement plus lâcher-prise et donc plus de liberté.
Pour ma part, j’ai même opté pour un carnet « moche » et je ne le regrette pas.
Les outils pour tracer
Bien sûr, toute cette partie dépend énormément de votre ou vos techniques préférées. Il se peut que vous n’ayez besoin que d’un crayon (plutôt sec (H) ou plutôt gras (B) selon vos envies), voir uniquement un stylo bille (avec lequel on peut faire des choses très intéressantes. Pour ma part, j’ai tendance à vouloir varier et je me charge donc un peu.
Les stylos-feutres
J’aime utiliser des stylos-feutres fins, noirs, soit pour préparer un croquis avant de mettre de la couleur, soit seuls. Dans le cas où je prévois de faire de l’aquarelle, je dois anticiper la résistance à l’eau des stylos. J’ai ai testé une dizaine parmi laquelle seuls les Fineliners de Winsor & Newton résistent à l’eau. NB : Ce n’est pas parce qu’un stylo ne résiste pas à l’eau que je ne l’utiliserais pas avec de l’aquarelle ! Les effets rendus peuvent être intéressants.
À gauche, les feutres qui résistent à l’eau utilisés avec de l’aquarelle. Au centre, un feutre qui ne résiste pas à l’eau utiliser avec de l’aquarelle pour « salir » la couleur. À droite, un crayon aquarellable.Vous remarquez peut-être qu’ils sont sales ? C’est que comme je les range en vrac dans ma trousse, avec les mines de plomb, par exemple, tout se salit un peu.
Les crayons
J’utilise finalement peu de crayons à papier ordinaire. J’aime tester des crayons particuliers : mine de plomb, pierre noire, crayons récupérés à droite à gauche et dont je ne connais pas le nom 😀
L’aquarelle
L’aquarelle n’a pas que des avantages en voyage, loin de là. Il vaut mieux anticiper un peu. L’idéal est d’avoir une petite boîte (je ne parle ici que d’aquarelle en godets ; je n’ai jamais utilisé l’aquarelle en tubes). Parfois, un petit pinceau rétractable est fournis avec la boîte ; ça peut être pratique mais il vous manquera encore un élément indispensable : l’eau.
Une des solutions peut être le pinceau à réservoir d’eau. Attention, on est toujours dans un esprit croquis. Les pinceaux à réservoir d’eau sont bien souvent en poils synthétiques ; il s’agit bien de privilégier l’aspect pratique. Pour ma part, avec plusieurs croquis par jour, sur du format A5, et en veillant à remplir avant de partir le matin, je n’ai jamais manqué d’eau en balade. Bon, comme je n’aime pas les mauvaises surprises, j’avais également prévu une recharge 😉
J’utilise l’intérieur du couvercle de ma boîte pour faire mes mélanges ; je n’emporte donc pas de palette.
Toujours dans l’idée de ne pas se charger inutilement, il vaut mieux, avant de partir en voyage, avoir testé l’ensemble de ses feutres, crayons, peintures, etc. pour ne prendre que ceux avec lesquels ont a envie de travailler.
Les accessoires
Taille-crayon ou cutter ?
Bien sûr, c’est avant tout une question de goût, d’habitude. Le seul bémol est si vous prévoyez de prendre l’avion avec vos affaires à croquis (ou que vous allez à tout autre endroit où avoir une lame sur soi puisse être problématique).
Celle dont vous n’aurez pas besoin : la gomme
Pourquoi n’aurait-on pas besoin de la gomme ? C’est un petit clin d’œil pour vous rappeler que vous ne devriez pas l’utiliser. Un croquis n’est pas un dessin que l’on essaye de réussir. Un croquis est à la fois un apprentissage et un entraînement pour l’œil et la main. Il est plus intéressant de regarder un trait que l’on trouve faux et de voir pourquoi que de vite le gommer pour se faire plaisir sur le résultat.
Pince(s)
Qui dit travail en extérieur dit risque de vent : prévoyez une ou deux pinces (ou un élastique convenant à la taille de votre carnet) pour maintenir les pages.
Chiffon
Ça ne pèse rien, ça ne coûte rien et, même si vous ne faites pas d’aquarelle, ça peut toujours servir.
Colle ? (scotch ?)
Si vous prévoyez d’agrémenter votre carnet de tickets de musée, métro, emballages, etc. tout ce qui vous rappellera votre voyage, prévoyez un petit tube de colle (soyez prudent si vous optez pour de la glu ; dans la plupart des cas, le bâton d’écolier suffira et vous pourrez toujours faire des retouches au retour). Vous pouvez également utiliser les scotchs décoratifs mais attention à ne pas en emmener trop ; là encore, ce sont des éléments que vous pourrez toujours ajouter au retour si besoin.
La trousse
Ne vous y trompez pas, le choix de la trousse est important. Si vous emportez beaucoup (trop, comme moi 😀 ?) de matériel, il faudra que votre trousse vous permette néanmoins d’attraper le bon outil sans avoir à chercher. On n’est pas toujours bien installé quand on fait un croquis, ni même forcément installé pour longtemps.
J’ai opté pour ce qui est en fait une trousse de toilette, car elle est grande et plate. Elle est un peu plus grande que du A5, ce qui me permet de glisser mon carnet dedans. Elle a une petite poignée : quand je veux emporter mon matériel à croquis, je n’ai qu’à l’attraper et la glisser dans mon sac. Bien sûr, cela veut dire un sac assez grand.
Voilà, les choix que j’ai fait, pour ma part. Les vôtres seront proches ou très différents selon vos habitudes, envies et possibilités ! N’hésitez pas à commenter ci-dessous pour enrichir ce billet de votre avis, de vos impressions et de vos propres conseils 😉
Il y aurait beaucoup de guillemets à mettre à « voyage ». Ce n’était pas un voyage à proprement dit (avec découverte d’un nouveau pays, par exemple, d’une nouvelle culture, etc.) et le résultat se rapproche beaucoup d’un carnet de croquis. Il y a (vraiment) très peu d’éléments narratifs notamment.
C’était, néanmoins, la première fois que je me donnais comme objectif de prendre un nouveau carnet au début d’un séjour et de le consacrer à ce séjour.
Préparer son carnet de voyage
Pour me préparer, je suis allée chercher des conseils du côté de Cindy Barillet. Mes choix ont été orientés par les aspects pratiques et « dédramatisant ». En effet, je ne voulais pas me « mettre la pression » de « réussir » absolument mon carnet, chaque page, chaque croquis.
Une des astuces des carnets consiste à ne faire tous ses croquis qu’avec une seule technique ; ainsi, on assure un minimum d’harmonie entre les pages. J’ai choisis au contraire de varier. Ce carnet allait en quelque sorte me servir d’entraînement pour un prochain voyage ; c’était une bonne occasion de tester différentes techniques en balade.
Pour l’aquarelle, en plus de ma toute petite boîte dont je ne me lasse pas, j’ai choisi de prendre des pinceaux à réservoir d’eau. C’est en plastique et moins satisfaisant mais c’est bien pratique ! Je ne regrette pas mon choix car cela m’a permis de faire de l’aquarelle sans forcément avoir prévu à l’avance de l’eau, en tailleur dans la voiture sans pot d’eau qui pourrait se renverser, etc. Par contre, ce n’est pas un choix sans conséquence : je pense que le croquis ont moins de subtilités qu’avec un bon pinceau.
Puisque j’allais avoir un sac en permanence avec moi, je me suis permise de prendre tout un ensemble de crayons. Certains, je ne n’ai finalement pas utilisés, d’autres que j’ai utilisé plus que je l’imaginais : j’ai redécouvert mon crayon « aqua scketch » et j’adore son rendu !
J’ai mis le tout dans une grande trousse fourre-tout qui me permet d’emporter beaucoup et d’avoir tout sous les yeux.
Pour le carnet lui-même, j’ai choisi un carnet A5 (puisque j’avais un sac) mais avec un papier 120 g seulement (trop peu pour l’aquarelle normalement) pour m’enlever de la « pression » : cela devait rester des croquis, sans enjeu, sans forte de volonté d’en faire un très beau carnet de voyage à la Delacroix !
J’ai choisi un carnet à spirales pour que cela soit pratique ; A5, pour le rentrer dans mon sac tout en ayant de la place et pas « trop beau » pour ne pas être déçue de « rater ». J’ai emporté bien plus de matériel que les cinq stylos et crayons et l’aquarelle que l’on voit sur la photo mais cela représente finalement 99 % de ce que j’ai utilisé !
Le résultat
Je suis contente du résultat. J’ai pu faire des croquis tous les jours et souvent plusieurs fois par jour. J’ai finalement peu varié les techniques, les sujets ou les styles mais je me suis fait plaisir. Je pense que cela a été un bon entraînement pour un prochain « vrai » carnet de voyage.
J’ai pu tester à différentes reprises des effets intéressants du stylo-pinceau Muji avec l’aquarelle et comment il vient « salir »la couleur (à gauche). A l’inverse, les stylos Winsor et Newton Fineliners sont les seuls qui ne bavent pas du tout dans l’aquarelle (à droite).
Une des règles est de ne pas arracher la page d’un croquis raté. Toute cette page me déplait et en particulier ce gros brouillon mal fichu, mais je l’ai gardé. Ce que je trouve intéressant finalement, c’est que cela correspond à un moment où j’en avais marre des bouchons et où j’étais un peu énervée. Donc, que ce croquis soit raté et me déplaise a finalement tout son sens ! 🙂
Il faut savoir regarder les détails. Dans une autre page qui me déplait, je suis néanmoins contente du rendu des feuilles du palmier. Rien que pour ça, je suis contente de cette page.
J’ai pris beaucoup de plaisir à redécouvrir mon crayon « aqua sketch » et la façon dont il se délite dans l’eau. La « matière » et l’impression qu’il rend donnent une texture intéressante.
Un autre essai avec l’aqua sketch mélangé à de l’aquarelle. Détail amusant, il faisait sombre au moment où j’ai fais ce croquis et, le lendemain à la lumière du jour, j’ai trouvé mes couleurs bien moins subtiles 😀
Je regrette de ne pas avoir inclus plus d’écriture dans mon carnet. Ça aurait pourtant été l’occasion de faire un peu de lettering et de calligraphie (j’avais emporté mon matériel pour).
Les erreurs que je ne ferai plus
Toujours dans l’idée de ne pas « sacraliser » mon carnet, j’ai choisi de faire des croquis recto-verso. J’y vois finalement plusieurs inconvénients. Le premier, c’est que du coup des dessins se retrouvent l’un contre l’autre une fois le carnet fermé. Or, si l’un des deux est fait avec une technique « poudreuse », il peut déposer de la matière sur l’autre et le salir. Il faut dire que je n’emporte pas de fixatif (trop encombrant).
L’autre inconvénient, c’est que si jamais je voulais « refaire » mon carnet de voyage en collant mes croquis, mes prospectus, cartes et textes dans un autre carnet, je ne peux pas le faire. Or, le carnet que j’ai choisi fait cinquante feuilles et j’en ai utilisé vingt-trois ; cela aurait pu être intéressant.
La prochaine fois, je prévoirai donc : des feuilles type papier de soie au format du carnet pour protéger les dessins si besoin et du fixatif si possible, qui restera dans la valise, par contre, pas dans le sac !
Sans parler d’erreur, je regrette de ne pas avoir su trouver assez de temps pour faire des longs croquis. Malgré un rythme lent, nous étions toujours en mouvement et souvent avec de la compagnie (dans ce cas là, je dois attendre un moment de pause et m’assurer que j’aurai assez de temps). J’ai donc souvent fait mes croquis avec l’idée que j’avais peu de temps devant moi (alors qu’une des choses que je dois améliorer, c’est de m’appliquer à passer plus de temps, faire plus de détails, étudier mieux les ombres et les volumes !) J’ai fais pas mal de mes croquis en décalé, d’après des photos prises dans la journée ou la veille, et ce n’est pas la même chose.