J’ai toujours aimé la peinture de Pierre Soulages. Et les traces, les lignes que je vois comme des signes graphiques – les mêmes que j’aime retrouver dans l’écriture – n’y sont probablement pas pour rien.
Il y avait, cette semaine, chez Christie’s, une exposition qui mettait en parallèle l’œuvre de Pierre Soulages et celle de Hans Hartung. Les deux hommes étaient amis et se retrouvaient souvent dans leur créativité et, notamment, dans leur utilisation de la couleur noire, bien sûr.
Je dis que la trace est probablement ce qui résonne en moi dans le travail de Soulages, mais une citation d’Hartung a attiré mon attention :
Nous passion des heures infinies à parler de l’art de tous les temps. J’avais trouvé mes ancêtres en Rembrandt, Goya, Van Gogh, Munch et l’expressionnisme allemand, pendant que lui se référait exclusivement à l’art romain qu’il avait bien connu dans son Rouergue natal, aux troncs d’arbres de son pays, et aux formes mégalithiques.
Hans Hartung (parlant de Pierre Soulages)
L’art roman. Ah tient. S’il y a quelque chose du roman – de sa simplicité et de sa force, des ses formes ramassées et résistantes – ça n’est pas étonnant que je m’y retrouve. (J’y fais par ailleurs référence dans mon article sur cette écriture que j’aime tant, la gothique rotunda.)
Cette exposition était une réussite. Sans avoir chercher à faire des rapprochements à l’emporte-pièce entre les deux hommes, l’accrochage nous amenait plutôt à sentir les ponts et les différences.
Un autre des avantages de cette exposition était aussi un inconvénient : j’ai dû poser un jour de congés pour venir la voir mais, quel bonheur une exposition dans des salles où on peut circuler, voir les œuvres sans se contorsionner, prendre son temps et même, profiter un moment pour soi, calme et sans être dérangée !
Soulages // Hartung // Destins croisés, Christie’s, 26-30 mars 2018
Quelques photos supplémentaires des tableaux de Pierre Soulages
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