WANG Xizhi est le plus célèbre des calligraphes chinois à tel point que de nombreuses histoires circulent sur sa vie. Réelles, romancées ou total légendes ? Toujours est-il que l’histoire des éventails de la vielle femme, racontée dans ce livre pour enfant (et amoureux des belles choses), est une des plus célèbres.
L’histoire
C’est une belle journée dont le peintre s’apprête à profiter lorsqu’il croise Laolao, une vendeuse d’éventails dont le stock ne s’écoule pas alors qu’elle a besoin de l’argent pour nourrir son petit-fils. L’artiste lui achète son stock, calligraphie chaque éventail et lui cède à nouveau le stock. Incrédule, la veille femme refuse de croire que ces « vilaines taches noires » vont lui rendre service. Ensemble, ils vont au marché et là, la marchande constate que ses éventails, marqués de phrases poétiques par le célèbre calligraphe, se vendent comme des petits pains ! Le petit-fils aura non seulement à manger mais pourra faire des études.
S’il aime son ouvrage, il apportera de la joie aux gens. Il ressentira cette joie comme une belle récompense dans sa vie.
WANG Xizhi, parlant du petit-fils
Le livre se termine par une page sur Wang Xizhi et la calligraphie à son époque, ainsi que quelques notes sur l’auteur et l’illustrateur.
Une des double pages du livre
Le livre
Tout est beau dans ce livre. Les dessins de Nicolas Jolivot, qui évoquent si bien le trait calligraphique, le fond des pages, qui donnent l’illusion d’une texture au papier, les décors discrets sur chacune des pages, etc. Mais aussi le fond, rédigé par Chun-Liang Yeh, qui parle de générosité mais aussi de simplicité, d’entraide.
Un détail d’une page du livre
Wang Xizhi
Wang Xizhi était un grand lettré de la Chine du IVe siècle, au moment où la calligraphie prend tout son essor. Le « prince des calligraphe« , tel qu’il est parfois appelé, a développé un style cursif très libre et très inventif qui a fait l’admiration de ses contemporains. Sa notoriété ne s’est pas démentie à travers les siècles. Il ne nous reste, hélas, que des copies de ses œuvres mais pas les originaux de sa main.
Pour la première fois et jusqu’au 29 novembre 2020, toutes les sculptures de L’Homme qui marche sont réunies, à la Fondation Giacometti, à Paris.
L’Homme qui marche Une icône de l’art du XXe siècle Institut Giacometti, Paris
Du 04 juillet au 29 novembre 2020
Cela faisait bien longtemps que j’avais envie de « voir en vrai » L’homme qui marche. J’ai toujours aimé cette figure longiligne et dynamique et ce corps avec tant de matière, de chair, presque. Et je n’ai pas été déçue ! J’ai peut-être attendu des années avant de saisir une occasion mais, pour le coup, j’ai pu voir plein d’Homme qui marche !
Bien que petite, pour une exposition se concentrant sur une seule œuvre, elle reste riche : on y voit des croquis, des sculptures préparatoires, des petits formats, etc. puis, trois Homme qui marche, dans une belle pièce blanche qui les met en valeur.
J’ai toujours aimé, dans les croquis de Giacometti, comment ses griffonnages faisaient ressortir la même « matière » que ses sculptures. Dans les deux cas, je vois quelque chose de très vivant, très brouillon, fragile et dynamique. Certains croquis font sourire tellement ils sont réduits à peu de chose, mais toujours les éléments essentiels sont là. Je remarque d’ailleurs aujourd’hui que les épaules sont souvent (toujours ?) assez présentes et que cela joue certainement un rôle dans la prestance de cette figure.
La rue III, 1952, Giacometti
On y voit aussi les croquis de la Femme qui marche, première version de ce sujet. La sculpture en bronze que Giacometti a faite en 1932 est bien différente mais est déjà longiligne. Elle est, par contre, lisse, ronde, douce et ne fait qu’un petit pas. Elle est toute en délicatesse.
La Femme qui marche I, 1932, Giacometti
Plusieurs sculptures préparatoires comparables sont exposées ensuite et j’ai été particulièrement touchée par celles où deux fils métalliques sont dressés et comment, à eux tout seuls ou presque, ils évoquent à qui la connait déjà la silhouette du marcheur.
La Nuit, deuxième version, fragment, 1947La Place II, 1948, Giacometti (photo par Stéphane)
Une pièce est consacrée aux trois versions de l’Homme qui marche grandeur nature (1,70 m et 1,88 m). J’ai d’ailleurs été surprise car je les avais toujours imaginées bien plus grandes. Mais cela m’a plutôt plu, finalement : posées sur un socle de quelques centimètres, elles étaient plus proches, plus « humaines », plus accessibles que je ne l’avais imaginé.
Homme qui marche, 1947 ; Homme qui marche I, 1960 ; Homme qui marche II, 1960, Giacometti
Homme qui marche, 1947, Giacometti
Ma visite s’est terminée sur l’atelier de Giacometti, reconstitué dans l’entrée, rempli d’outils, de sculptures plus ou moins achevées et même de croquis à même les murs qui ont été déposés pour être remontés à la Fondation.
Cette visite, plutôt rapide car assez petite et sur un unique sujet, a été un plaisir – relayé, d’ailleurs, par la très belle architecture art déco de la Fondation Giacometti.
À la suite de cette exposition, j’ai fais quelques croquis. À l’occasion de l’anniversaire de la mort de Giacometti, j’avais fait un croquis de L’Homme qui marche.
Je découvre l’opération « Donnez à lire ». L’idée, c’est d’acheter à votre libraire indépendant un livre jeunesse que le Secours Populaire offrira à un enfant ayant peu accès à la lecture.
J’aime les livres et j’aime encore plus les livres pour enfant et j’ai eu envie d’orienter mon choix vers un livre sur l’art. Je suis donc aller faire quelques repérages et voici les livres qui me tentent …et pourrait vous tenter aussi !
(Bon, il y a un risque que je prenne deux exemplaires pour en avoir aussi un pour moi :p )
Le tour de force de ce livre est de s’adresser aux tout-petits et de soulever des points qu’on aurait pu me proposer comme axe de réflexion lors de mes études d’histoire de l’art 😀
Ce côté, finalement assez anecdotique mis à part, ce livre propose des images issues d’œuvres d’art adaptées aux bébés, classées par couleur et avec des formes très variées.
Plus que de découvrir l’art : créer soi-même ! Grâce à des autocollants repositionnables, l’enfant peu créer ses propres tableaux en regard de l’original. Le côté ludique est relayé par les formes colorées, contrastées des tableaux de Sonia Delaunay qui devraient réjouir l’œil des plus petits.
Sylvie Delpech et Caroline Leclerc À partir de 3 ans 7,50 € Édition Palette
Où est passée Rainette ?
À travers l’histoire de la malicieuse Rainette, on se promène dans le jardin de Giverny et dans les tableaux de Claude Monet. D Les illustrations sont des évocations de l’art de Monet, pas les toiles du maître reproduites.
Le classique abécédaire, mais avec des images d’œuvres d’art ! Cela paraît si évident maintenant (et bien sûr ça n’est pas le seul).
Celui-ci est sobre, accessible aux petits et plein d’humour. Un exemple ? La lettre E, c’est « écouter » avec un portrait de Van Gogh dont l’oreille (coupée) et sous un bandage !
À partir de 5 ans (voir moins) 10,90 € Éditions Milan (pas plus visible dans leur catalogue en ligne. Dispo, par exemple, chez Les Libraires)
L’art pas bête
S’il y a bien un truc que j’aime, ce sont les questions « d’enfant ». Et si je mets des guillemets à enfant, c’est que parfois leurs questions nous renvoient, nous adultes, à nos propres interrogations …sans forcément de réponse 😀
À quoi ça sert l’art ? Pourquoi Picasso est-il connu dans le monde entier ? Combien ça coûte un tableau ? Qui a inventé l’impressionnisme ? Pourquoi il y a des chaises exposées au musée ? Et bien d’autres questions auxquelles je ne répondrais pas forcément facilement et dont les réponses m’intéressent.
Voici un très bel album : de belles illustrations, une belle histoire, des caractères chinois disséminés et un mini-documentaire dans un livre à déplier (jusqu’à un mètre de large).
Les deux paysages de l’empereur parlent de peinture, de création, de différence, de observation de la beauté…
De Chun-Liang Yeh et Wang Li À partir de 8 ans 18 € Éditions HongFei
Mes remerciements aux éditions HongFei Chez le même éditeur, voir aussi ma chronique sur Le Calligraphe
Le musée des jeux Tome 2
Quoi de mieux que des jeux pour faire découvrir l’art à un enfant ? Voici plus de 100 jeux réunis dans un livre autour parcourant l’art à travers les époques et les civilisations.
Le street-art a le vent en poupe et pourquoi pas commencer par l’un des premier street-artiste ? De l’anecdote de son nom à ses combats, le livre présente l’artiste et le courant.
De Rémi David, Coline Zellal et Ernest Pignon-Ernest 8,50 € À partir de 8 ans Éditions À dos d’âne
Le Cheval qui ne voulait plus être une œuvre d’art
Encore un peu d’humour mais aussi une réflexion sur les œuvres d’art dans cette BD se déroulant dans le musée du Louvre et dont le personnage principal est… un tableau de Géricault : Tête de cheval blanc.
À travers une fiction inspirée de l’incendie qui a ravagé, en 2018 le musée national de Rio de Janeiro, ce livre sensibilise à l’importance de la valorisation des œuvres et à ce qu’elles peuvent nous apporter à chacun et chacune individuellement.
Si le trait particulier de Jean-Michel Basquiat peut d’abord faire penser à l’enfance, ce livre là sera idéal pour les plus grands. Basquiat est un artiste passionnant, dont l’histoire, les combats, reflètent les difficultés et les injustices de notre époque.
Notez que le livre contient un petit pas-à-pas pour faire sa propre œuvre « à la Basquiat »
Ce n’est bien sûr qu’une toute petite sélection parmi les merveilles qui existent. J’aurai pu aussi vous parler d’Éclats de lune – sur la fabrication des pinceaux, de Dragons de poussière – qui parle de calligraphie, de Qu’est-ce qu’elle a donc cette Joconde – écrit par Vincent Delieuvin, grand spécialiste de Léonard de Vinci et conservateur au musée du Louvre, de En Chemin avec Matisse a qui le centre Beaubourg consacre une rétrospective actuellement ou encore du Chat de Gustave Klimt.
Confiez-le à votre libraire qui le donnera au représentant du Secours populaire
Le livre sera offert à un enfant accompagné par le Secours populaire
Et je rajouterai bien un 5e point : venez commenter ci-dessous pour nous dire quel livre vous avez finalement choisi 🙂
Mon choix (mise à jour – 29/10/20)
Je suis allée dans la chouette librairie Arborescence (Massy, 91) et j’ai finalement opté pour Eugène Delacroix aux éditions « Quelle histoire », les libraires m’ayant assuré que c’était une bonne collection, appréciée des enfants. J’étais ravie car j’ai toujours trouvé leurs illustrations adorables. Je suis donc passée en caisse et j’ai mis mon livre dans la boîte « Donnez à lire » 😉
Je crois que j’étais à la Maison du Japon quand, ayant un peu de temps, je suis restée regarder l’écran du hall d’entrée. Quelques images sur un certain « Jakuchū« , que je ne connaissais pas, m’ont convaincue d’aller voir une exposition qui lui était consacrée au Petit Palais, à l’automne 2018. Je ne savais pas à ce moment là le caractère exceptionnel de l’événement.
En effet, le programme en question, trente rouleaux de soie peints, ne quittait le Japon que pour la deuxième fois (la première fois, c’était en 2012 aux États-Unis). Très fragile, il n’était exposé qu’un mois. Un seul petit mois, dans un grand musée parisien, pour une œuvre qui ne voyage pas ou si peu, pour la première fois en Europe… d’autres plus avertis que moi ont su le caractère exceptionnel et y sont aussi allés ! Résultat, il y avait facilement deux à trois heures de queue pour rentrer dans le bâtiment!
Mais les quelques images que j’avais vu m’avait charmée et je voulais aller voir cette exposition. J’ai donc attendu, des heures, carnet de croquis à la main, sans même savoir si j’arriverai à rentrer avant la fermeture. Et bien cette exposition, a été à la fois une des pires expositions côté expérience et une des meilleures côté émerveillement des yeux que j’ai faite jusque là !
Passé le temps de la queue, au moment où enfin je rentrais dans la pièce, j’ai été aussi déçue que découragée : il y avait un monde fou dans la petite salle, collé tant que possible aux vitres dans lesquels étaient exposés les tableaux, pire que dans le métro aux heures de pointe que je subissais tous les jours. Mais après tout ce temps à faire la queue, j’ai juste pris mon courage à deux mains et me suis insérée dans le flot lent et compact qui glissait le long des vitres.
J’ai tellement bien fait !
Les panneaux étaient un étalage de délicatesse, de subtilités, de richesse des détails ! De couleurs et de finesse pour des « choses » (plantes et animaux), simples et sublimés. Moi qui ai tendance à n’aimer dans la peinture figurative que des styles expressionnistes, s’approchant de l’abstrait, je me suis là laissée emporter par une représentation presque naïve mais qui m’a parue si enthousiaste.
Canards mandarins dans la neige, 1759 – Coqs, 1761-1765 – Roses et petits oiseaux, 1761-1765 Chaque panneau fait environ 142 x 80 cm
Quelques informations techniques que je n’ai lu que trop rapidement au début de l’exposition (j’étais pressée d’arriver dans la salle après toute cette attente !), nous apprenait que pour rendre ses blancs encore plus blancs, Itō Jakuchū peignait aussi quelques détails sur l’envers du panneau. C’est du moins ce que j’ai retenu.
Le livre
À la sortie de l’exposition, sachant que j’aurais envie de me rappeler de ce que j’avais vu, et en me disant que cela compenserait le trop peu de temps passé à lire les explications techniques, j’ai voulu acheter le livre de l’exposition. Et là… la queue ! Il était tard, et je me suis dis que je rattacherai lors d’une prochaine exposition dans n’importe quelle librairie des musées nationaux.
Erreur.
Le livre s’est très vite retrouvé épuisé et, après avoir échoué à le trouver dans les musées, après avoir demandé à mon libraire, sans succès, de me le commander, j’ai fini par le chercher sur internet, où on le trouvait à des prix exorbitants ! Heureusement pour moi, j’ai un conjoint malin qui, après des mois, a fini par le trouver et me l’offrir (le payant un prix raisonnable m’a-t-il promis !).
Je n’ai pas été déçue. C’est un beau livre et les reproductions, tantôt sur papier brillant, tantôt sur papier mat, permettent de revoir toute la délicatesse du trait et la vivacité des couleurs, même si, bien sûr, ça ne peut pas être comme de les voir en vrai.
Jakuchū (1716-1800). Le Royaume coloré des êtres vivants Sous la direction de Manuela Moscatiello et et Aya Ōta 144 pages, 76 illustrations 22 x 28 cm Éditions Paris Musées, septembre 2018
Le livre s’ouvre sur les reproductions de la totalité des panneaux en quasi pleine page précédées de la Triade de Śākyamuni(qui était exposée aussi mais j’avais eu moins d’attention pour elle). Il se termine par la reproduction desFleurs précieuses du jardin mystérieux. Puis différents chapitres se succèdent – contexte social, culturel et artistique de l’époque, biographie de Jakuchū, sa pratique artistique et les trente panneaux en particulier, bouddhisme, etc. – dont voici, ci-dessous, un très rapide résumé.
Contexte historique d’Ito Jakuchū
À l’époque de Jakuchū, le pays était issu d’un système où la culture et donc la peinture étaient à la main de la classe dominante et d’un courant qui voulait que l’on « transmette sans inventer », c’est-à-dire que l’on fasse à la manière des anciens sans aucune créativité personnelle. Au fur et à mesure que d’un pouvoir économique grandissait et à la faveur d’un contexte politique d’ouverture et de connaissance, l’art s’est fait plus accessible, plus populaire et plus personnel.
C’est dans ce contexte propre au Japon du 18e siècle, que Jakuchū a exercé son art, formé à la tradition mais ouvert à sa propre expression.
Ito Jakuchū (1716-1800) était sensible à l’art et pratiquait la peinture mais ce n’est qu’à l’âge de 40 ans qu’il a abandonné les affaires familiales pour se consacrer à son art. Côtoyant les moines Daiten et Baisao, le peintre trouve dans leur compagnie la spiritualité et l’érudition qui viennent alimenter sa pratique et sa sensibilité. Le bouddhisme est au cœur de la pratique artistique du peintre qui a d’ailleurs peint le Royaume coloré des êtres vivants pour en faire don à un monastère.
Alors qu’il apprend en copiant les œuvres qu’il voit dans les monastères, il travaille aussi d’après nature et peint beaucoup, par exemple, les coqs de son jardin.
L’art de Jakuchū peut se définir par un grand raffinement, la composition, la recherche de nouvelles formes mais aussi les couleurs éclatantes comme la maîtrise des nuances à l’encre de Chine.
Portrait d’Itō Jakuchū, Kubota Beisen
Il est à noter que le livre contient une liste de dates marquantes de la biographie du peintre de accompagnées de repères historiques et contextuel.
Le Royaume coloré des êtres vivants
Le Royaume coloré des êtres vivants avait pour ambition d’exprimer toute la pureté, le beauté et la force vitale des végétaux, des oiseaux, des insectes, des reptiles et autres poissons qui peuplent le monde naturel.
Aya Ōta
Le programme témoigne de la grande maîtrise technique qu’avait le Jakuchū de la peinture sur soie (travail du fond, utilisation des couleurs différente selon leur mode de fabrication, etc.) et de comment il a mis ce savoir au service de la finesse du trait et du chatoiement des couleurs. On peut particulièrement remarquer ses blancs ou encore comment il parvient à donner l’illusion de la couleur dorée sans pour autant l’utiliser. Les effets qu’il donne en utilisant l’envers de la soie sont multiples et témoignent là encore du savoir-faire de l’artiste : profondeur, illusion d’espace, volume, transparence, etc. sont autant d’éléments renforcés par les subtilités dont on n’identifie pas la source.
Le soin du détail dont il fait preuve et sa volonté supposée de transmettre non seulement l’idée liée au bouddhisme que chaque forme d’existence est digne d’attention et même de vénération, mais également que chaque être vivant est différent et que cette différence est digne de respect.
Bien sûr, il ne s’agit là que de raccourcis rapides mais je voulais vous partager un peu de ce peintre méconnu en occident dont l’œuvre est pourtant tout à fait exceptionnelle et de ce très joli ouvrage que je suis heureuse d’avoir. Si jamais, au cours de votre vie, vous passez devant une exposition, un livre, un événement autour de « Jakuchū », ne ratez pas cette occasion !
Quelques pages du livre :
Le Royaume coloré des êtres vivants est conservé au Musée des Collections impériales à Tōkyō.
Alors que l’événement touche à sa fin (il ferme le dimanche 11 octobre) voici quelques-une des œuvres qui m’ont le plus plu ou qui ont attiré mon attention au Salon d’art de Palaiseau.
Élégance a eu mon « vote du public ». (Et là, Stéphane, qui n’a ni ses yeux si sa curiosité dans sa poche, me fait remarquer que le tableau est inspiré d’une photo de Vincent Munier.)
En m’amusant à comparer avec le même exercice mais pour les expositions de 2018 et 2017, je constate qu’on y trouve en commun João Sismeiro (les trois fois), Patrick Gaultier (les trois fois) et Élodie Massart. On pourrait m’accuser de manque d’objectivité pour João et Patrick – c’est bien possible – mais en 2017 je ne les connaissais quasiment pas.
Mercredi soir, il y avait une nocturne au Salon d’art de Palaiseau pendant laquelle l’atelier dessin de l’APSP s’était déporté au milieu des œuvres. Je me suis laissée tentée et j’ai fais quelques croquis.
Voici une pièce qui m’a pris beaucoup de temps et beaucoup d’application (dont le résultat n’est, bien sûr, pas à la hauteur de mes espérances 😀 ).
J’ai fais face à des difficultés techniques, voir des impossibilités, j’ai repris beaucoup de choses et ai probablement « gâché » des finesses (la pièce fait moins de 14 cm) sur lesquelles j’avais travaillé longtemps, au moment de l’emballage ; bref, on va dire que j’ai beaucoup appris ! 😀
Merci à la patience et à la bienveillance de mon prof, João Sismeiro.
Ma petite sauvageonne, argile, 14 cm, juin 2020
(J’en avais aussi faite une version, différente mais c’était le même esprit dans ma tête, en aquarelle.)
Mise à jour, 22/12/21 – toute une série sur le même sujet : Ma sauvageonne
Le Salon d’art de Palaiseau va bien avoir lieu ! J’y expose trois « calligraphies ». Je mets des guillemets parce qu’il ne s’agit pas vraiment d’écriture, même pas d’écriture difficilement déchiffrable voir illisible comme je fais souvent ! Là, ce sont des tracés, impulsés par les gestes calligraphiques que j’ai l’habitude de faire et les envies de mon poignet.
D’ailleurs, Jean-François Renauld (Les petits moines), y exposera aussi quelque chose d’un peu différent.
J’y expose également quatre petits formats : des calligraphies et des… cerises !
J’y serai dimanche 04, de 16 h à 18 h ; mercredi 07, jour de la nocturne, à partir de 18 h 30 et dimanche 11 à partir de 17 h 30 et peut-être à d’autres moments.
40e Salon d’art de Palaiseau Place Salvador Allende 91120 PALAISEAU
Du 03 au 11 octobre 2020 de 10 H à 19 H Nocturne le mercredi 07 : jusqu’à 22 h
Mise à jour 12/10/2020 : Maintenant que le Salon est terminé, voici la galerie de mes tableaux. Il y a ceux qui ont été exposés, celui qui n’a pas été sélectionné (la limite étaient de trois œuvres) et les petits formats. Tracé 2 a été vendu.
La « Valencerie », c’est à la fois un lieu d’accueil créatif, un cadre idéal (jardin, poules, bois, etc.) et la maison de João, mon prof de modelage. Ce samedi 20 juin, il y avait une journée entière consacrée au modelage. Chacun venait avec son projet et, pour ceux et celles qui le souhaitaient, une pièce pour l’initiation à la patine.
J’avais commencé une tête, grâce au cours à distance de João, pendant le confinement et pensait la continuer. En vérité, elle ne me plaisait pas vraiment et je n’ai pas eu un regard pour elle. La proximité du bois a peut-être influencé ma décision soudaine de faire un renard (enfin… « soudaine »… J’adore les renards et je pense que c’est dans ma tête en permanence de faire un renard en aquarelle, en modelage, au crayon, etc. Mais d’habitude, je ne passe pas à l’acte ne m’estimant pas assez « bonne en renard ». Là, j’ai voulu me laisser porter).
Mon premier essai a été baptisé le renard-cochon ! Rien n’allait mais, en fait, je crois que c’était le tout premier croquis, la reprise de contact avec la terre.
Le renard-cochon en cours de fabrication …il n’est pas allé beaucoup plus loin !
Grâce aux conseils de João, j’ai recommencé en plus grand, en utilisant pour la première fois l’argile chamottée (avec des petits grains dedans). C’était bien mieux et j’ai passé la journée à essayer de m’approcher du renard, de cette posture curieuse que j’avais choisie :
Le travail est encore en cours et je pourrai le continuer à la prochaine journée modelage !
Le renard en cours de fabrication. Argile utilisée : S2505 (0 à 0,5 mm) Il faudra que je me rappelle de la faire cuire à 1000° pour qu’elle soit brune et non noire.
N’en déplaise à une dame que j’entendais crier au scandale et opposer ce « barbouillage » à de l’art 🙂 , Soulages est exposé au Louvre en ce moment. Puisque j’y étais pour l’exposition Léonard de Vinci, je suis allée y jeter un œil.
J’ai déjà fait deux très grandes rétrospectives de Soulages (une au Musée de la Ville de Paris il y a… ouh ! en 1996 ! et celle de Beaubourg en 2009) et une bien plus petite mais bien plus intime car dans une maison de vente aux enchères ; un plaisir ! Là, il n’y a que quelques tableaux pourtant, cette exposition a plusieurs avantages.
Celui d’y voir quelques œuvres anciennes (quand on voyait des traces se détacher d’un fond).
Ou encore s’amuser à contempler ces tableaux du 20/21e siècle sous les plafonds sculptés, dorés du Salon Carré du Louvre.
Petit plaisir encore : pour arriver jusque là, il faut passer par l’escalier de la Victoire de Samothrace (toujours un plaisir pour moi). Mieux encore, j’ai découverts des fresques de Botticelli(1) et Fra Angelico que je ne savais pas être là !
Botticelli, Vénus et les Trois Grâces offrant des présents à une jeune fille
Soulages, Peinture 326 x 181 cm, 14 mars 2009
Soulages, Peinture 304 x 181 cm, 9 décembre 2009, de côté puis de face