C’est mon prof de modelage, João Sismeiro, qui m’a donné le goût de cette sculpture de Rodin et notamment de la figure de Pierre de Wissant. Il nous avait fait travailler sur une reproduction de sa tête (il faut que je la ressorte et que je vous la montre, tiens) mais j’ai très envie un jour de la refaire en faisant également le bras et la main qui, je trouve, participent tellement à l’expression de ce personnage !)
Ça n’est pas mon premier croquis des Bourgeois de Calais (et peut-être pas le dernier, j’aimerais bien, d’ailleurs, retourner au musée Rodin pour faire des croquis d’après « nature » et non d’après photos) : Croquis | un des bourgeois de Calais.
Une fois secs, j’ai pu les émailler. Mon premier critère était de choisir un émail qui pourrait avoir un usage alimentaire ou non. J’ai donc des pots qui vont pouvoir me servir de petites tasses à café. Ce à quoi je ne m’attendais pas mais qui est très pratique, c’est que, tant que j’ai bien recouvert la totalité de la poterie d’émail, elle va pouvoir passer au lave-vaisselle.
Tout comme pour le tournage, j’ai beaucoup à apprendre sur l’émaillage. Là, j’avais l’impression d’en mettre beaucoup, de faire des couches épaisses. Il s’avère que pas du tout et que là où je m’attendais à avoir un peu trop recouvert, j’ai en fait des effets de transparence.
Il faudra, pour les prochaines fois, que je travaille mieux ma « touche ». Dans ces premiers essais, les coups de pinceaux visibles et un peu trop « réguliers » ne me plaisent pas tant que ça.
On peut aussi, bien sûr, les laisser bruts. Là, j’en ai gardé un non émaillé sur tout l’extérieur. J’étais gênée par l’effet rugueux de l’argile sèche mais on peut la recouvrir de cire ce qui donne quelques reflets, un aspect plus « fini » et contact plus doux.
Et voilà mes petits pots !
Tout « ratés » qu’ils soient, ils me plaisent beaucoup et il me tarde d’en faire d’autres !
Et si vous avez des cours de poterie autour de chez vous et que vous êtes tenté·es, je vous recommande chaudement de passer le pas et d’essayer !
Il y a des jours comme ça où quelque chose se débloque, où les conditions matérielles sont bonnes et où je vais dessiner, calligraphier sans discontinuer. Et quelques fois, en plus, j’ai une majorité de résultats qui me plaisent.
C’était le cas le week-end où j’ai fais ce que j’appelle la série de calligraphies « renouveau » (qui aurait pu aussi s’appeler « lumière » ou « croire encore »). Les textes – courts et inventés mis à part une citation – me sont venus en tête au moment où je me penchais sur le papier. La clé de compréhension me paraît simple : nous sommes en période (qu’on fait semblant de croire) post-covid, j’ai deux grosses années chargées derrière moi et j’aspire à reprendre un cours « normal » alors j’ai calligraphié des mots comme : « croire à nouveau », « aller vers la lumière » ou mon fréquent « heureux ».
Tout comme la dernière série (La lune et moi, et cinq tableaux), j’ai été attirée par l’or et le noir – le noir étant bien plus présent cette fois-ci). J’ai utilisé ma merveilleuse encre « Sumi no kaori standard » et un flacon d’encre or acrylique (qui manifestement ne tient pas plusieurs années, l’encre était très épaisse et difficile à sortir du flacon).
Un cadre or mat qui me plaît beaucoup est venu compléter l’ensemble. Il n’existe pas dans toutes les tailles qui m’intéressaient mais je pense que la série est en fait mieux avec les cadres noirs qui s’associent mieux à certaines calligraphies et donnent du rythme. Bon, j’en parle ici comme d’une série unie mais les tableaux sont fait pour être vus indépendamment les uns des autres en fait.
Se relever encoreRenouveauLumièreLe Serment d’être heureux « Refais chaque jour le serment d’être heureux », AlainHeureuxÊtre heureux encoreEt doucement se releverCroire encore à la lumièreCroire à la lumièreAller vers la lumièreSérie « Renouveau », octobre 2022 Calligraphie contemporaine
Ces tableaux sont à vendre ; n’hésitez pas à me contacter si vous êtes intéressé·e.
Une partie de ces tableaux a fait partie du Salon d’Art de Palaiseau 2022
À propos du noir, voir aussi Le noir, un article que j’avais consacré à cette couleur ou encore l’exposition en ligne sur le noir que j’avais organisée chez Art Pour Tous : Autour du noir.
J’ai la chance d’avoir une amie qui m’a proposée de me donner mon premier cours de tournage (vous savez, pour faire des petits pots) (Oui, comme dans Ghost)
C’est une activité hyper agréable à faire. Le tour qui tourne, la pièce qui ondule sous nos doigts, la concentration que cela demande… Parce que oui, par contre, cela demande de la concentration et je suis sortie de la séance épuisée ! Sans compter que c’est un peu ingrat car, étant débutante, j’ai eu plus de tentatives qui sont partie au rebus que de succès. Et encore… « succès »… c’est selon moi, parce que je n’avais pas d’attente et que j’aime les petits pots avec des défauts. Mais techniquement aucun n’était bon. C’est un artisanat qui demande de la pratique avant d’avoir des pièces dont la forme est correcte.
Pour l’instant, les pièces sèchent. Ensuite, elles seront cuites et émaillées. Je vous montrerai tout ça.
Ce week-end, j’ai suivi un stage de modelage sur deux jours. Ce format permet d’avoir des temps de pauses pour prendre du recul sur sa pièce, de laisser passer une nuit avant de reposer les yeux sur la pièce en cours.
Un des éléments à saisir était, je pense, la subtilité. La subtilité du modèle d’abord. Il était grand et mince mais pas maigre donc toutes les courbures du corps, les articulations, etc. étaient discrètement apparentes et pouvait se rater. Il fallait aussi savoir traduire la subtilité de la pose, également : apparemment simple mais avec quelques torsions légères (dos, inclinaison de la tête très légère, etc.)
Je ne suis pas sûre que mon « style » avec de forts traits de couteau était très adapté du coup ! Avec un peu de recul, je ferais les choses autrement. Mais je pense que là, j’ai surtout été mue par l’enthousiasme (cela faisait longtemps que je n’avais pas fait de stage et j’aime beaucoup ce format) et que c’est cela qui a été traduit plus que la subtilité du modèle.
Voici quelques photos du travail en cours en attendant la cuisson et de vous montrer le résultat final.
Étape 1
Étape 2
On verra le résultat final et quand j’aurais plus de recul mais quand je regarde ma danseuse faite il y a à peu près un an, je me dis que j’ai progressé 🙂
(Les stages à la Valencerie sont vraiment des moments suspendus dans le temps, d’autant plus qu’ils font chambre d’hôte et qu’on peut vraiment s’offrir une parenthèse complète. Je vous les recommande – voir sur le site de João Sismeiro.)
Je vous en parlais à propos de mon croquis Portrait à la fleur rouge, le carnet de croquis Lana réagit avec l’aquarelle d’une jolie façon. J’ai voulu tester ça un peu plus et voici ce que ça donne.
On parle ici du carnet de dessin Lana en papier 150 grammes. Il existe au moins en format A5, A4 et A3 et on peut le trouver au moins chez Aquarelle & pinceaux ou chez Rougier & Plé. Niveau prix, il n’est pas très cher.
Pour comparaison, j’ai également utilisé le papier Canson XL aquarelle 300 g.
Bloc de papier Canson que j’utilise pour faire mes tests
Bloc de papier Lana testé aujourd’hui
Les quatre couleurs qui ont servi pour le test sont :
le jaune Winsor Winsor & Newton,
le violet carbazole Daniel Smith,
l’orange brûlé quinacridone Daniel Smith
et le vert sous marin Daniel Smith.
Je voulais tester avec des couleurs qui granulent d’où cet orange et ce vert.
On voit dès le premier essai que les peintures ne réagissent pas du tout de la même façon sur les deux papiers. Si le grain du papier Canson provoque plus de contraste, sur le papier Lana – tout en ayantune forte texture, les couleurs sont plus unies.
Papier Canson
Papier Lana
C’est sur les couleurs qui ne granulent pas – et donc celles qui ont tendance à avoir un rendu « lisse » – que je trouve le test le plus intéressant : le papier leur donner des effets de matière, de la rugosité qu’elles n’ont pas autrement.
Il est amusant de voir que le jaune a d’ailleurs pris une teinte plus foncée par endroits
Papier Canson
Papier Lana
La transparence du orange, dans les deux cas, laisse ressortir le clair de la feuille.
Pour le bleu du vert sous-marin ressort dans les deux cas. Dans le papier Canson, plutôt dans les creux, pour la Lana, en surface.
Papier Lana
Papier Lana
Sur un dernier test à travers un deux croquis, j’ai exploité le côté texturé sur ce qui pourrait être un pot en terre. Je n’ai ici mis aucun effet si ce n’est une touche de vert sur le haut du pot. Tout le reste est dû à une couleur – le orange – un seul pinceau et le papier Lana. Pour le feuillage : uniquement des touches de vert en posant et soulevant le pinceau (et je trouve le résultat plutôt pas mal, non ?)
Pour le vase violet, on sent à nouveau, je trouve, qu’il y a des effets à aller chercher, des réactions intéressantes et, finalement, comme un léger effet de granulation (et vous savez que j’aime beaucoup la granulation !).
Parmi les choses à noter sur le papier Lana c’est qu’il absorbe bien l’eau. Dans un contexte de croquis dans la rue, ou parfois je mets beaucoup d’eau pour aller vite sur une surface, il ne gondole pas. Le revers de ça, c’est qu’il y aura peu d’effet de fusion de la couleur. Cela veut aussi dire que l’on peut plus rapidement refermer le carnet et ranger ses affaires, ça peut être pratique.
Enfin, et c’est lié, les couleurs ont tendance à perdre un peu de leur intensité en séchant. C’est une bonne chose si on cherche des couleurs un peu sourdes, mais si vous chercher le plus de luminosité possible, ça n’est peut-être pas le bon papier.
Et voilà pour ce test rapide. Je vous encourage, vous aussi, à tester plein de papiers différents, qu’ils soient adaptés ou non à la technique que vous utilisez, qu’ils soient bon marché ou non (mais c’est plus difficile). On obtient parfois de chouette résultats et tant mieux si on a des bonnes surprises sur un papier pas cher 😉
Et si les résultats ne vous semblent pas réussis, vous aurez tout de même appris quelque chose et vous aurez élargis un peu votre connaissance sur le papier et les réactions de l’encre.
À vos essais !
J’en parle moins longuement mais vous pouvez aussi jeter un œil au test du carnet élam. Si vous êtes en train de vous choisir un carnet de croquis, j’en parle dans cet article sur le matériel pour un carnet de voyage.
Fiche des couleurs utilisées :
Jaune : « Jaune Winsor », Winsor & Newton no 730, résistant à la lumière, permanent, semi-transparent ; pigment PY 154 (couleur primaire)
Violet : « violet carbazole », Daniel Smith no 019, résistant à la lumière, semi-transparent ; pigment : PV 23 (RS)
Vert : « Vert sous marin », Daniel Smith no 109, résistant à la lumière, semi-transparent ; pigments : PB 29, PO 48, PY 150
Orange : « Orange brûlé quinacridone », Daniel Smith no 086, résistant à la lumière, transparent, granuleux ; pigment : PO 48
C’est toujours très chouette d’avoir un modèle qui vient poser pour nous – un vrai corps en 3D, des proportions à respecter, des placements de jambes, de bras à déchiffrer, etc. Là, le fait d’avoir des poses de yoga ajoutait encore de l’intérêt car on avait des postures parfois peu courantes !
Chaque pose était proposée sous quatre angles différents, avec un même temps pour réaliser le dessin – parfois deux minutes et parfois cinq. Si l’exercice de faire des dessins rapides fait peur à beaucoup de dessinateurs, je suis habituée à ça et même peut-être un peu trop : j’ai moi tendance à ne pas passer assez de temps sur un croquis même si j’en ai le temps et donc à ne pas me confronter à des éléments essentiels : les ombres et volumes, les traits du visages, etc. J’étais donc dans mon élément avec ces poses courtes et j’ai profité de celles de cinq minutes pour ajouter des touches d’aquarelles.
Si vous débutez en dessin et que vous n’avez pas encore essayé, je vous conseille vivement de demander à votre entourage de poser pour vous, quelques minutes, pour vous forcer à poser rapidement une silhouette, une posture. Voyez avec votre modèle pour le mettre dans des poses intéressantes. C’est un exercice très formateur qui vous aidera beaucoup même dans vos séances plus longues.
Voici une première pose, sous deux angles différents (je n’ai pas mis les deux autres, moins réussis), de deux minutes à chaque fois :
Voici une deuxième pose sous les quatre angles, cinq minutes chaque. Ne dessinant jamais le visage ou très peu, j’ai essayé d’utiliser l’aquarelle pour faire deviner des ombres, des traits. Je n’ai réussi que sur le premier dessin où une trace sur la joue et une sous l’arcade a suffit à faire un visage ou presque. C’est beaucoup moins réussi dans les troisième et quatrième poses.
À nouveau, quatre fois cinq minutes sur une même pose sous quatre angles différents.
J’ai fatigué vite durant cette séance et je me suis rendue compte donc j’ai essayé de me reconcentrer un maximum mais je sens (ici et dans d’autres croquis de la séance) que c’est assez inégal.
Je n’ai mis qu’un croquis de cette pose, les autres n’étant pas intéressant. Ce que j’aime dans celui-ci c’est l’économie de moyen pour le visage et le chignon que je trouve réussis.
Dernière pose et quelle pose ! Je pense qu’on n’a pas souvent la chance d’avoir une telle posture. Elle était difficile et j’aurais voulu pouvoir passer plus de temps, notamment sur les jambes et les pieds, tout en courbes… mais le modèle n’avait probablement pas envie d’y passer plus de temps, elle 😀 Je suis quand même contente du résultat et d’avoir pu placer la pose et un peu de la grâce des mollets et des pieds.
C’était vraiment une chouette séance, j’espère pouvoir en refaire ! Et si l’occasion de présente à vous, je vous encourage à la saisir, à lâcher prise et à vous laisser emporter par l’exercice de la rapidité 😉
Une proche me demandait il y a peu mon état d’esprit lorsque j’ai peint « Étincelle« . L’ayant peint en 2014, j’ai eu du mal à répondre. Ce dont je suis sûre, c’est que c’était un moment de réaffirmation de soi, une envie de m’exprimer. Peut-être que je découvrais encore un peu à ce moment là que j’en avais le droit et la possibilité. En essayant de lui répondre, je me rappelle lui avoir dit qu’il y avait dans ce tableau un côté « j’existe, faites avec« .
Moins d’une minute après, on regardait une de mes variations « La lune et moi ». J’ai alors réalisé que ce tableau là, fait des années plus tard puisqu’il date de 2019, parlait d’une version de moi tellement plus affirmée qu’elle est aussi plus apaisée. Il y a moins de revendication dans cette calligraphie.
Au contraire, il y a dans ce choix de citation (1), de couleurs et dans ma tête – car je me rappelle mieux du jour où je l’ai fait – une idée plus proche de « je sais que j’ai le droit d’être là, je n’ai ni besoin de l’afficher, ni à le cacher ».
(1) « La lune et moi, restés seuls, prenons le frais sur le pont« , Kikusha-Ni
Je n’aurais jamais cru que ces deux tableaux puissent se répondre 😀
Comme quoi, c’est vraiment intéressant de montrer ce qu’on fait. On a parfois du mal à passer le pas, pendant « qu’on fait sa star », que ça ne vaut pas le coup. Mais je me dis que c’est aussi des moments très humbles que d’écouter les commentaires des gens sur nos travaux, leurs interprétations et comment leurs questions et remarques nous ramènent, parfois, à mieux se comprendre soi-même, à voir nos appels à travers notre travail, nos inquiétudes et notre petit chemin.
Cette mini-introspection ne vaut que pour moi mais je vous invite, si vous avez une pratique artistique, à vous aussi montrer votre travail dès que vous vous en sentez prêt·e ; c’est très enrichissant !
Si la calligraphie est une école de patience (plusieurs traits par lettres, plusieurs secondes par traits), le modelage en est aussi une pour d’autres raisons et notamment, la cuisson ! Ne pouvant pas cuire mes pièces moi-même, je les confie à mon prof qui les amène à un spécialiste. Ces différentes étapes font que je viens de récupérer une pièce cuite que j’avais faite… en juin !
J’ai voulu reprendre cette pose et d’en faire une sculpture (avec l’aide de mon prof parce qu’il fallait « deviner » la 3e dimension et donc les vues de côté, arrière, etc.) Par manque de temps (et parce que ça m’arrangeait bien 😛 ), je n’ai pas fait la tête.
Le résultat est très différent du dessin. En effet, la silhouette allongée de la danseuse est devenue beaucoup plus trapue ! Ce n’est pas volontaire (même si le résultat me plaît bien) mais deux choses sont en cause : mon manque de technique, bien sûr, mais surtout la qualité de la terre, très molle, qui ne cessait de s’abaisser (achetée chez Cultura, je ne vous la conseille pas).
Et maintenant, les photos !
En cours de modelage…
À l’atelier, en cours de travail
Vu du dos (quasi finie)
…Et une fois cuite !
Je suis contente du résultat. J’aime le côté « esquisse » (dans le sens où ça n’est pas un rendu lisse, hyper travaillé, etc.). J’aime la torsion. Pour un travail fait en quelques heures, je ne m’en suis pas trop mal sortie. Et j’ai pris plaisir à retoucher au modelage …Vivement le prochain stage !
Toujours à mon cours de dessin, on a passé plusieurs moments sur un exercice aussi satisfaisant qu’il est difficile (bon, il est surtout difficile !). Le but est de styliser au maximum, de minimiser, de ne garder que le traits – les quelques traits à la rigueur – essentiel pour comprendre le sujet.
On en a fait des pages et des pages mais je vous épargne et ne vous met que quelques dessins.
Ici, on est encore loin du trait minimal (mais j’aime bien ses genoux en accolades 😀 )