C’est mon prof de modelage, João Sismeiro, qui m’a donné le goût de cette sculpture de Rodin et notamment de la figure de Pierre de Wissant. Il nous avait fait travailler sur une reproduction de sa tête (il faut que je la ressorte et que je vous la montre, tiens) mais j’ai très envie un jour de la refaire en faisant également le bras et la main qui, je trouve, participent tellement à l’expression de ce personnage !)
Ça n’est pas mon premier croquis des Bourgeois de Calais (et peut-être pas le dernier, j’aimerais bien, d’ailleurs, retourner au musée Rodin pour faire des croquis d’après « nature » et non d’après photos) : Croquis | un des bourgeois de Calais.
L’année dernière, il y a eu une exposition sur Gemito au Petit Palais. Je ne connaissais pas du tout ce sculpteur mais, sur les recommandations de mon prof de modelage et parce qu’il y avait en parallèle une exposition que je voulais voir, j’y suis allée.
Bien m’en a pris, j’ai beaucoup aimé, fait quelques croquis, ai pu la recommander à d’autres, etc.
Je ne suis pas la seule a qui elle a plus puisque Sabine, de mon cours de modelage, s’est lancée sur une reproduction du pêcheur de Gemito (on peut voir son travail en cours sur le site de l’APSP)
Le pêcheur napolitain, version plâtre
Le pêcheur napolitain, version bronze
Or, cet été, en faisant un peu de rangement, je me suis tombée sur les souvenirs que j’avais ramenés de mon voyage à Florence, en 1999 J’avais totalement oublié mais j’avais raconté mon voyage, jour par jour.
Et voici ce qu’il y avait de noté le 22 septembre :
J’ai aimé le petit pêcheur (Il Pescatore) que j’ai pris en photo sans noter le nom de l’artiste (inconnu pour moi)
Vous l’avez peut-être déjà deviné, ce sculpteur « inconnu pour moi », était Gemito ! Et cette sculpture pour laquelle j’ai eu un coup de cœur il y a vingt et un ans, est ce fameux petit pêcheur napolitain !
Pour la première fois et jusqu’au 29 novembre 2020, toutes les sculptures de L’Homme qui marche sont réunies, à la Fondation Giacometti, à Paris.
L’Homme qui marche Une icône de l’art du XXe siècle Institut Giacometti, Paris
Du 04 juillet au 29 novembre 2020
Cela faisait bien longtemps que j’avais envie de « voir en vrai » L’homme qui marche. J’ai toujours aimé cette figure longiligne et dynamique et ce corps avec tant de matière, de chair, presque. Et je n’ai pas été déçue ! J’ai peut-être attendu des années avant de saisir une occasion mais, pour le coup, j’ai pu voir plein d’Homme qui marche !
Bien que petite, pour une exposition se concentrant sur une seule œuvre, elle reste riche : on y voit des croquis, des sculptures préparatoires, des petits formats, etc. puis, trois Homme qui marche, dans une belle pièce blanche qui les met en valeur.
J’ai toujours aimé, dans les croquis de Giacometti, comment ses griffonnages faisaient ressortir la même « matière » que ses sculptures. Dans les deux cas, je vois quelque chose de très vivant, très brouillon, fragile et dynamique. Certains croquis font sourire tellement ils sont réduits à peu de chose, mais toujours les éléments essentiels sont là. Je remarque d’ailleurs aujourd’hui que les épaules sont souvent (toujours ?) assez présentes et que cela joue certainement un rôle dans la prestance de cette figure.
La rue III, 1952, Giacometti
On y voit aussi les croquis de la Femme qui marche, première version de ce sujet. La sculpture en bronze que Giacometti a faite en 1932 est bien différente mais est déjà longiligne. Elle est, par contre, lisse, ronde, douce et ne fait qu’un petit pas. Elle est toute en délicatesse.
La Femme qui marche I, 1932, Giacometti
Plusieurs sculptures préparatoires comparables sont exposées ensuite et j’ai été particulièrement touchée par celles où deux fils métalliques sont dressés et comment, à eux tout seuls ou presque, ils évoquent à qui la connait déjà la silhouette du marcheur.
La Nuit, deuxième version, fragment, 1947La Place II, 1948, Giacometti (photo par Stéphane)
Une pièce est consacrée aux trois versions de l’Homme qui marche grandeur nature (1,70 m et 1,88 m). J’ai d’ailleurs été surprise car je les avais toujours imaginées bien plus grandes. Mais cela m’a plutôt plu, finalement : posées sur un socle de quelques centimètres, elles étaient plus proches, plus « humaines », plus accessibles que je ne l’avais imaginé.
Homme qui marche, 1947 ; Homme qui marche I, 1960 ; Homme qui marche II, 1960, Giacometti
Homme qui marche, 1947, Giacometti
Ma visite s’est terminée sur l’atelier de Giacometti, reconstitué dans l’entrée, rempli d’outils, de sculptures plus ou moins achevées et même de croquis à même les murs qui ont été déposés pour être remontés à la Fondation.
Cette visite, plutôt rapide car assez petite et sur un unique sujet, a été un plaisir – relayé, d’ailleurs, par la très belle architecture art déco de la Fondation Giacometti.
À la suite de cette exposition, j’ai fais quelques croquis. À l’occasion de l’anniversaire de la mort de Giacometti, j’avais fait un croquis de L’Homme qui marche.
Séance de croquis au Musée du Louvre avec mon prof de modelage, João Sismeiro , dans les si belles cour Marly et cour Puget.
Travail sur les ombres et les contrastes
Jacques Sarazin, Saint Pierre
Pierre Julien, Gladiateur mourant
Jean-Baptiste Pigale, Mercure attachant ses talonnières
Exposition Vincenzo Gemito au Petit Palais de Paris jusqu’au 26 janvier 2020.
Beaucoup des portraits présentés dans l’exposition sont à l’image de ce qu’on voit sur l’affiche : matériaux et touches brutes, délicatesse des traits, pas de complaisance ou d’idéalisation.
Au Salon de la Société des artistes français, ses envois font scandale, en particulier le Pêcheur napolitain, à cause de la « laideur » du petit garçon, marquant ainsi l’irruption du réalisme napolitain en France et rendant Gemito célèbre sur-le-champ.
J’ai trouvé les modelages en terre particulièrement touchants.
J’ai commencé un cours de modelage. Pour le premier cours, notre seule consigne était de faire un bonhomme.
Ah si ! Il fallait lui donner un titre à la fin. Je vous présente donc « Balade en campagne » !